Situé dans l’univers de la saga “Conjuring”, La Nonne est un spinoff plus spécifiquement de Conjuring 2. En effet, c’est dans ce dernier film qu’on fait connaissance avec Valak, le démon qui prend la forme (entre autres) d’une nonne.
A l’heure de sa sortie en France, La Nonne a déjà fait une entrée record au box-office américain, signant le meilleur démarrage des 5 films de la saga. Les critiques américaines sont, par contre, loin d’être convaincues. Alors qu’est ce que ça donne ?
Porté par une campagne marketing très très efficace qui surfe logiquement sur l’effroi généré par cette veille nonne maléfique, le film n’est pas à la hauteur des attentes générées. Le fait que le métrage se passe en Europe (Roumanie) n’est pas inintéressant. Ce cadre tente de diriger le long-métrage vers une forme de cinéma horrifique plus graphique, comme on pouvait le voir dans le cinéma de la Hammer. Quelques lumières ou quelques plans sont agréables à l’oeil mais cela ne dure que quelques secondes.
Car le film qui ne fait même pas ce qu’on lui demande en priorité : nous impliquer dans une histoire crédible pour que les scènes d’horreur prennent vraiment de l’épaisseur. Sur ce point, c’est raté de A à Z, à cause d’une écriture paresseuse, qui joue sur des clichés et des facilités à la pelle pour créer un semblant de matière.
On a rarement vu des personnages agir de manière aussi bête : pourquoi ne pas suivre un fantôme menaçant à la respiration asthmatique alors que l’on vient juste d’échapper à une horde de nonnes cannibales ? Les acteurs Demian Bichir et Taissa Farmiga font ce qu’ils peuvent pour tenter de maintenir un quelconque semblant de cohérence mais rien n’y fait. Interprété par la surprenante Bonnie Aarons, le démon Valak quant à lui semble toujours agir au hasard et on ne comprend jamais la logique derrière ses apparitions ou ses attaques.
On attendait une histoire riche sur les origines du démon ; on obtient une explication risible en deux phrases dont on devra se contenter.
Non seulement La Nonne peine à retrouver la puissance des “Conjuring” mais elle ne se dresse même pas au niveau d’un Annabelle 2. Au final, elle ne constitue que le maillon faible de cette franchise, un film qui ne repose que sur un enchaînement mécanique de séquences de frayeurs qui tiennent plus de l’attraction foraine que d’une histoire authentique.