Petit film australien dont je vous avais déjà parlé comme faisant partie des 8 Films to Die For, Lake Mungo est une petite production tournée comme un documentaire. L’histoire est la suivante : la jeune Alice Palmer se noie accidentellement, mais sa famille est bientôt victime de phénomènes étranges. Ses proches vont découvrir qu’Alice n’était pas la jeune fille sage qu’ils imaginaient…
Lake Mungo est un film d’ambiance, qui se construit d’abord comme une immersion dans cette famille qui est en train de vivre une épreuve. Mais pas n’importe comment puisque c’est sous forme de documentaire que le film se déroule avec des interviews, des extraits vidéos… Mais ne vous y tompez pas, Lake Mungo, sous son apparence de film de “fantômes” à la Paranormal Activity avec les manifestations mystérieuses sur les photos ou les vidéos, est bien plus intelligent que cela. Car on en reste pas là, et le film décide d’aller voir au delà de cette présence fantômatique qui hante le film. En effet, la première demi-heure nous fait ressentir l’absence causée par la jeune fille dans la maison de sa famille qui ne peut que constater le vide. Après la peine, c’est le questionnement qui survient lorsque les parents se rendent compte que leur fille, ou tout du moins son esprit, est restée avec eux, dans cette demeure. Dans cette première partie, on peut être surpris par le peu de sentiments manifestés par certains personnages, par exemple, le père, mais cela s’expliquera par la suite dans le film. Mais là où Lake Mungo excelle, c’est dans sa manière de nous plonger dans cette maison qui devient peu à peu famillière, la chambre d’Alice que l’on parvient connaître dans les moindres recoins…
C’est par le biais du frère d’Alice que le film évolue dans quelque chose de plus grand et prend le spectateur à contrepied en le surprenant totalement. S’en suit ensuite une sorte d’enquête visant à découvrir qui était vraiment la jeune fille, et surtout ce qu’elle cachait à sa famille. L’aspect documentaire
( même si on se doute que ce n’est pas vraiment une histoire vraie ) nous plonge un peu plus dans l’aspect surnaturel et nous questionne comme on pourrait être amené à le faire face à un reportage dans “La soirée de l’étrange”. Et même si on n’est jamais sûrs à 100% de la réponse apportée ( un petit doute subsiste toujours ), le mérite est de parvenir à nous intéresser suffisamment pour que l’on se pose des questions. Des éléments feront froid dans le dos à certains, notamment la découverte du personnage filmé par le téléphone d’Alice par exemple. On pourra certes reprocher au film un petit manque de rythme du à quelques longueurs mais son charme indéniable et son efficacité prennent le dessus.
Lake Mungo est en réalité un film sur le deuil, sur la difficulté de faire face à la perte d’un enfant, à l’injustice que cela sous-tend, à la volonté de croire à l’incroyable juste pour avoir quelques réponses.