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Le Bal de l’Enfer

Affiche du film "Le Bal de l'Enfer"

© 2022 Screen Gems − Tous droits réservés.

Sorti au cinéma dans l’indifférence générale en France, “Le Bal de l’Enfer” est sorti il y a quelques jours aux Etats-Unis sous le nom “The Invitation”. Le film d’horreur a d’ailleurs pris la tête du box-office nord-américain ce week-end pour sa sortie malgré de faibles recettes. Il a également été présenté à la Frightfest de Londres. Il n’en fallait pas plus nous éveiller notre intérêt.

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Une affiche sombre et confuse, un titre injustement emprunté au Bal de l’horreur (on se demande pourquoi) : bref, compliqué de vendre cette nouvelle “adaptation du Dracula de Bram Stocker” destinée aux ados. Pourtant, tout n’est pas à jeter à la poubelle.

© 2022 Screen Gems − Tous droits réservés.

Après la mort de sa mère, notre héroïne Evie décide de faire un test ADN et se découvre un cousin éloigné dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Après être entrée en contact avec lui, il l’invite à un somptueux mariage dans la campagne anglaise afin qu’elle rencontre sa nouvelle famille…

Côté originalité, on repassera. On a déjà l’impression d’avoir vu le film dès le début, tant les ficelles sont énormes. Les personnages sont tous plus caricaturaux les uns que les autres, et pourtant, cela se suit avec un certain plaisir. D’abord grâce à la fraîcheur de l’actrice principale Nathalie Emmanuel, qu’on aurait aimé voir dans un rôle plus subtil : elle passe trop facilement de la jeune femme pleine de caractère à la petite chose fragile “sous emprise”.

© 2022 Screen Gems − Tous droits réservés.

Ensuite, la relecture du mythe du vampire version 2022 proposée par le film est intéressante, même si assez opportuniste il faut l’avouer. On voit donc s’affronter le monde “d’avant” dominé par des hommes blancs colonisateurs et le monde “d’après” incarné par une jeune femme métissée et indépendante. Une thématique qui aurait mérité une écriture plus profonde, car elle n’échappe pas aux clichés du genre et c’est très dommage. N’est pas Jordan Peele qui veut.

© 2022 Screen Gems − Tous droits réservés.

Car tout ceci est amené avec de trop gros sabots. La critique maladroite de la société est mise à mal par des références discutables, dont la principale est 50 Shades of Grey. Là encore, la question de la séduction et du consentement méritait tellement mieux ! Comment une jeune fille décrite comme moderne peut-elle se montrer aussi naïve et se laisser séduire aussi facilement ?

Côté horreur, pas grand chose à se mettre sous la dent (huhu) : les 3/4 du film servant à mette en place les personnages, il reste peu de temps pour l’épouvante ! Il y a bien quelques disparitions mystérieuses mais elles ne semblent inquiéter personne. Et els effets sont décevants : Jump scares, fausses frayeurs téléphonées et autres procédés usés jusqu’à la corde. Et quand le climax arrive, on est dans les mises à morts tiédasses, peu généreuses et déja vues.

© 2022 Screen Gems − Tous droits réservés.

Alors oui, le film tente des éclairages et des lumières gothiques à la Hammer mais on n’y croit pas. La faute à une histoire cousue de fil blanc et trop prévisible. L’ambition était donc bonne, mais il a manqué la sincérité. Un bon gros gachis.

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