Le cas 39 est un film dont on entend parler depuis quelques semaines mais qui peine à montrer le bout de son nez. Il était prévu pour une sortie au cinéma en fin d’année dernière après avoir fait le tour de quelques festivals en Europe mais il a été finalement annulé. Il est finalement sortiedirectement en DVD en Espagne et est prévu au planning français pour début Juin. Le film s’avère être pourtant une bonne surprise par rapport à ce qu’on pouvait en attendre. Le réalisateur, Christian Alvert déja responsable du très injustement dénié Pandorum, nous livre un autre genre de film : celui d’enfants maléfiques. Il s’agit en réalité du premier film du réalisateur puisque celui-ci date de 2006. Il est vrai qu’avec Esther, La malédiction, et dernièrement The Children, ces petits diablotins nous en font voir de toutes les couleurs.
Au casting, on retrouve des noms familiers dont Renée Zellweger peu habituée à ce genre de rôle, qui nous sert une interprétation toute en finesse ( malgré le fait que je la voies toujours en Britget Jones mais bon ). La petite fille est au moins aussi intéressante dans son rôle mi-ange mi-démon aussi mignonne et jolie que flippante. C’est d’ailleurs LE point fort du film. La justesse de jeu et la palette d’émotions qui se dégage de son visage nous font froid dans le dos. Notamment dans l’affrontement avec le psychologue où l’inversement des rôles est savamment mené par l’enfant. On croise aussi Bradley Cooper peu connu il y a 4 ans et qui a fait ses preuves depuis lors notamment dans Midnight Meat Train, mais hélas, son rôle n’est pas assez mis en valeur pour qu’il aie le temps de montrer son talent.
Le scénario est non seulement très convenu mais en plus pas très crédible. En effet, dans quel monde une responsable des service sociaux pourrait accueillir une enfant dont elle s’occupe chez elle ? Bref, mettons cela de côté. L’histoire se déroule assez rapidement, on ne s’ennuie pas un instant et le rythme est plutôt soutenu. J’aurais personnellement préféré que cela se fasse plus en douceur notamment dans la première demi-heure, qui est très bonne. Sitôt passée, on tombe dans des invraisemblances et des choses qui gênent le spectateur, qui l’empêchent de s’impliquer vraiment dans le film. Autre chose, avec la multiplication de ce genre de films, l’histoire devient très vite prévisible, on en devine presque chaque rebondissement.
La réalisation est bonne et prenante malgré un final assez médiocre et trop attendu. Celui-ci ressemble à s’y méprendre à au moins 5 ou 6 films du même genre, ce qui gâche un peu le plaisir ressenti durant le film. On retiendra quelques scènes délicieuses dont celle du four ( très dérangeante ) et c’est avec cela que le réalisateur joue parfois, notre malaise et l’impossibilité pour l’héroïne de supprimer cette “gamine” sous peine d’enfreindre les lois politiques et morales. Enfin, on notera une qualité médiocre des effets spéciaux aussi bien dans la scène d’attaque des insectes dans la salle de bains que dans les apparitions démoniaques.
Au final, Le Cas 39 est une bonne surprise divertissante mais dont le scénario trop simpliste et les effets numériques discutables masquent la bonne volonté et la qualité indéniable du film.