Dans le cinéma horrifique, la mode semble actuellement être : le faux documentaire d’un côté et de l’autre le manque d’imagination avec des pitchs d’une originalité tout relative . Et malgré le fait que j’attendais ce film avec une certaine impatience, j’ai été pour le moins déçue. La première partie est plutôt réussie : on fait connaissance avec Cotton ( qui devait, initialement, être le titre du film ) avec sa famille mais surtout avec sa conception de la religion. Devenu pasteur non par vocation mais plutôt pas héritage paternel, il nous raconte qu’il est de plus en plus victime de doutes par rapport à sa propre foi et donc à son métier. Ne croyant plus vraiment en Dieu et pas du tout au diable, il va aborder son dernier Exorcisme comme il a fait avec les autres : avec un certain cynisme. Car pas de peur ni de frissons dans cette première partie puisqu’il s’agit d’un “faux” exorcisme. Croyant tout savoir et tout connaître, Cotton ( un personnage un peu puant finalement ) aborde ce qui est finalement un drame famillial de la plus mauvaise manière. Il s’amuse en fait de la situation, de cette famille si crédule, prête à gober n’importe quoi pourvu que cela vienne d’un homme d’église. C’est grinçant et un poil de mauvais goût ( comment ça j’ai pas d’humour ?? ). Et cette tentative de démystification de l’horreur se fait au détriement des frissons que l’on devrait ressentir et on se retrouve alors un peu perdus face à ce film qui devrait faire peur mais qui se moque en réalité des familles et de leurs problèmes.
Mais peu à peu, de petits indices horrifiques font leur apparition et le film prend un véritable tournant pour nous emmener ( enfin ) vers les frissons. La tension est bien présente et on se surprend à ressentir un malaise lorsqu’on comprend que la jeune fille innocente du début du film est en fait possedée. Le rythme du film s’accélère un peu mais on reste malheuresement dans le déja-vu : le démon qui se fout de la gueule du prêtre, la possedée qui fout le bordel dans sa chambre, les articulations qui craquent .. Rien de bien spectaculaire en réalité. Et c’est là que le film déçoit le plus : alors qu’on nous promettait la terreur et un film interdit aux – de 16 ans, on se retrouve avec une attaque violente sur un chat et du sang sur une chemise de nuit.
Les acteurs n’en sont pas moins bons, leur naturel et leur talent aide le spectateur à s’impliquer dans le film et à renforcer de côté réaliste de celui-ci mais la construction des personnages est bien trop ennuyeuse pour tenir en haleine jusqu’au bout du film. Comme si cela ne suffisait pas, on nous sert une fin poussive, dont les idées ont été piochées au hasard dans Le Projet Blair Witch ( la dernière minute est limite copiée/collée ), ou encore Dorothy. Plagiat ou hommage ? On n’en sait rien, mais un peu d’originalité aurait été bienvenue. Dans le même genre, l’Exorcisme d’Emily Rose était bien plus efficace.