“Avec Le Fils de Chucky, j’avais envie de franchir encore une nouvelle limite, de révéler une autre dimension du personnage. Il m’a semblé naturel d’évoluer vers une parodie du genre drame domestique, de films comme Kramer contre Kramer… Des films où l’enfant devient l’enjeu d’une bataille“. C’est ainsi que Don Mancini, créateur du personnage de Chucky en 1988, scénariste de toute la saga, présente ce cinquième épisode dont il est également le metteur en scène.
Plusieurs années après le très efficace La Fiancée de Chucky, et dans la droite lignée de ce film, Don Mancini revient à la réalisation pour nous présenter la progéniture de l’effroyable couple Ray. Comme pour le précédent opus, le film permet à la saga comico-horrifique de notre poupée tueuse préférée de prendre une tournure à la fois originale et un peu osée, évitant ainsi la redite qui risquait de plomber la franchise.
Le Fils de Chucky sort en 2005. Cet opus est probablement le plus décomplexé (pour le meilleur et pour le pire) de la série “Chucly”. Entre l’assassinat de Britney Spears, l’autodérision de Jennifer Tilly ou les meurtres comparés à une addiction à la drogue, le film enchaîne les blagues de mauvais goût pour notre plus grand plaisir. Ici, les références, de Kubrick à Ed Wood en passant par Hitchcock et Carpenter, pullulent et les gags sont hyper efficaces.
Mais comme nous le disions plus haut, ces arguments n’en font pas un bon film. Mais un bon gros nanar oui ! On a tout : les acteurs complètement à côté de la plaque, les scènes gores parfois vraiment too much, la photographie dégueulasse, les bons gros clichés sur tout et n’importe quoi… Mais on ne s’y trompe pas, car il s’agit d’une parodie. On trouve une critique d’Hollywood plutôt acide mais aussi une parodie plus subtile des drames domestiques avec l’arrivée de Glen, enfin Glenda, bref le gosse quoi !
On pourrait faire des tas de reproches à ce film, mais du moment où il s’inscrit comme une série B rigolarde et jamais sérieuse, tous ces défauts se font oublier, grâce à la sympathie qui s’en dégage.
Au final, Le Fils de Chucky est peut-être un plaisir coupable, mais ce qui est sûr, c’est que le plaisir est véritable ! Don Mancini a rendu ses lettres de noblesse à sa saga, nous offrant enfin un Chucky gore, méchant, idiot et terriblement drôle. Un peu trop bordélique par sa tendance à vouloir trop mélanger les thèmes mais avec une sincérité profonde, Mancini et son équipe emportent largement notre adhésion.
Critique par Benjamin Germany.