Le manoir de la terreur

Le manoir de la terreur (1981)

  • Titre original: Zombi horror - Le notti del terrore
  • 1 h 31 min | Horreur | 23 janvier 1981
    Note
    2/10
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    Un groupe de jeunes gens se rend dans la villa d'un riche industriel, pensant y passer un week-end agréable. Mais un professeur passionné d'archéologie séjournant dans la demeure fait réapparaître des zombies qui ne vont pas tarder à semer la terreur parmi les convives.

    Un groupe de jeunes gens se rend dans la villa d’un riche industriel, pensant y passer un week-end agréable. Mais un professeur passionné d’archéologie séjournant dans la demeure fait réapparaître des zombies qui ne vont pas tarder à semer la terreur parmi les convives.

    Sorti en salles en 1981 sous les titres Le Notti del Terrore et The Nights Of Terror (et parfois même Zombie 3, sur certaines éditions dvd foireuses), Le Manoir de la Terreur fait partie de ces œuvres lamentables à visée purement commerciale qui choisissent de recourir à des scènes de sexe bas de gamme pour combler autant que faire se peut un cruel manque d’inventivité scénaristique. Pas subtil pour un sou, d’une mollesse à toute épreuve et abominablement sur-interprété, le film d’Andrea Bianchi (Nue Pour l’Assassin) comporte tous les atouts du navet ultime et s’avère tellement affligeant qu’il en devient franchement hilarant…

    Tiens, L’Enfer des Zombies ?

    Mais, quelle coïncidence ! Sorti tout juste un an après Zombi 2 de Lucio Fulci, ce soi-disant Zombie 3 ne se prive pas de plagier honteusement son aîné… Citons par exemple cette scène absolument ridicule où les cadavres, comme par hasard recouverts de vers de terre gluants (ça ne vous rappelle rien ?) sortent de leurs tombes avec une lenteur à s’arracher les dents ; ou encore celle où Leslie, la « bomba italiana » du film, se fait énucléer dans les débris d’une porte par un zombie pervers (« Bon, allez, les gars, remplaçons la porte en bois de ce bon vieux Lucio par une porte en verre et le tour est joué ! »)… C’est simple, ces scènes sont tournées quasiment à l’identique de celles de L’Enfer Des Zombies, mais avec le talent en moins. Côté technique, on a bien sûr droit aux zooms optiques incessants et insupportables sur des visages atteignant des sommets d’inexpressivité, des scènes d’action traînardes à en crever (« tout ça pour ÇA ?! »), des incohérences scénaristiques toutes plus aberrantes les unes que les autres (tiens, y a des pièges à loup dans le jardin maintenant ?!) et une tension dramatique digne des meilleurs épisodes de L’Inspecteur Derrick.

    Comme je le disais précédemment, l’érotisme fait partie intégrante du Manoir de la Terreur ; et pour cause, tous ses personnages semblent avoir le feu au cul : à peine arrivés à la villa, tous les couples sont pris d’une envie subite de fornication (et tous en même temps en plus, c’est fou ce que l’air de la campagne peut être vivifiant !) … De dialogues savoureux (« Tu as l’air d’une vraie putain, mais c’est comme ça que tu m’excites… ») en propositions très subtiles (« –  Je mérite une augmentation ! – Je vais te payer ça en nature… »), la première moitié du film se résume à une succession de scènes pseudo-érotiques au moins aussi excitantes qu’un match de croquet dans la forêt de Sherwood ; le tout sur un fond de musique d’ascenseur nous donnant sans cesse l’impression qu’un gros plombier moustachu à salopette bleue va tout à coup débarquer pour réparer la tuyauterie… Et quand le film ne donne pas dans l’érotique cheap, il s’efforce vainement de faire peur à grands coups de déclarations solennelles plus tordantes qu’effrayantes et au sens parfaitement inintelligible pour les pauvres spectateurs ignorants que nous sommes (« Hum…  Ce zombie est comme rongé par le temps… »).

    Ha ha ! Il était caché dans la jardinière, le bougre !

    Les morts-vivants peuvent quant à eux se targuer de faire partie des plus moches de l’histoire du cinéma zombiesque ; le directeur des effets spéciaux Gino De Rossi semblant s’être contenté de leur foutre des morceaux de pots en terre cuite sur la gueule tout en prenant quand même soin de leur noircir le tour des yeux, le nez et les lèvres pour faire croire à des crânes vides, mais sans grand succès (les bouts de nez grimés qui dépassent des masques sont du plus bel effet…). Pour le reste, les zombies ressemblent davantage à des vieillards séniles en robes de chambre tout juste sortis de l’hospice (sans rire, certains accusent même quelques traits de ressemblance avec le Père Fourras !) qu’à de véritables cadavres ambulants made by Romero… Sans compter que, pour des raisons probablement budgétaires, c’est en réalité la même douzaine de morts-vivants qui nous est donnée à voir tout au long du film (ah ah ! vous croyiez qu’il était mort, hein ? eh ben non !). D’ailleurs, on se demande bien d’où ils sortent ces zombies ! Certains surgissent des tombes autour de la villa et même des jardinières (ben ouais, les proprios avaient enterré cent cinquante cadavres dans leur jardin, normal), d’autres d’on ne sait où mais bon, peu importe, puisque de toute façon aucune explication ne sera donnée, le film souhaitant conserver son aura de mystère… Tu parles d’un suspense pourri !

    Admirez le réalisme saisissant du maquillage…

    Un truc affolant reste aussi les comportements stupides des protagonistes, presque tous interprétés par des acteurs de films érotiques de second ordre à la sauce italienne (les meilleurs, quoi !). Le fait est qu’ils tombent tous comme des mouches les uns après les autres dans l’indifférence la plus totale, ne se rendent même pas compte de la disparition effective de leurs conjoints respectifs, quand ils ne se barricadent pas avec des branches de plantes vertes (… no comment). En gros, ils sont presque aussi risibles que les zombies lanceurs de pierres pointues ou coupeurs de tête à la faux (et le pire, c’est qu’il y en a vraiment dans le film) !


    Aaaargh ! Ces yeux !!!!!

    Abordons maintenant l’élément sans conteste le plus perturbant de tout le film, et peut-être même le seul qui réussisse à faire un peu peur : le personnage de Michael, aka Peter Bark ! Ce jeune homme à la démarche inquiétante et à la croissance curieusement peu développée joue ici le rôle d’un enfant très très moche (non mais quelle horrible tête il a, ce gosse !) aux gros yeux globuleux que le film se régale à « sublimer » par le biais de longs zooms optiques horripilants, amoureux de sa mère et terriblement jaloux de son beau-père … D’une allure générale proche de celle de la créature terrée dans la cave de [Rec], le petit Michael nous fait beaucoup rire autant de par sa tronche impayable que par ses propos d’illuminé (« Maman ! Ce chiffon ! Il a une odeur de mort…”), comme il nous fait frissonner d’effroi, notamment dans cette étrange scène assez glauque où il se met à tripoter sa mère de manière peu orthodoxe… Jusqu’à carrément lui sucer le sein, un peu plus tard dans le film. Quel intérêt d’une telle scène, toute aussi nulle qu’incestueuse, me demanderez-vous ? Et c’est sur un ton grave, la tête baissée, les yeux rivés vers le sol, que je vous répondrai avec un tremblement dans la voix (le choc, vous comprenez…) : absolument AUCUN, mes amis.

    Les zombies les plus moches de l’histoire du cinéma.

    Mal écrit, mal fait, mal joué et quelquefois même carrément malsain, Le Manoir de la Terreur est un pur navet de basse consommation, un film raté sur toute la ligne et abominablement ennuyeux… A voir pour se foutre de la gueule des scènes érotico-ridicules et de Peter Bark !

    Par Emmanuelle Ignacchiti

    Bonus :


    OMFG !!!!
    (Ok, la qualité est vraiment très moche mais je n’ai pas pu m’en empêcher !)

    Aucun commentaire

    1. dla chiasse

    2. franchement les acteurs ritals ne le font pas exprès de jouer comme des pelles. ils sont naturels ce qui fait leur charme, si si croyez moi. aaaaaahhhhhhhh un zzzooombie à l’ouest, faites gaffe. note : 0/5

    3. j’adore ce film “le manoir de la terreur”, et j’adore le texte et les images que le propriétaire de ce blog a mit

    4. dans les oeuvres ringardes le cinéma z rital fait mal mais regarder plutôt du côté de l’angleterre où l’on fait mieux et avec de la qualité même dans le z. le film s’intitule horror hospital sortie recemment en dvd. vous serez surpris.

    5. Un chef d’oeuvre du genre. Nanar intemporel.
      Une référence du bis. Ce film n’a jamais quitté mon top 10 des meilleurs films d’horreur de tous les temps.

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