Les films fantastiques asiatiques ont connu un essor particulier ces dix dernières années, avec de bonnes ( The Ring, The Grudge ) et des mauvaises ( The Wig, Spirits … ) idées. Si bienque, lorsqu’on s’apprète à regarder un film thaïlandais comme celui-ci, on y réfléchis à deux fois et on s’attend au pire.
Elève rêveur engoncé dans le strict système scolaire thaïlandais, Chatri est envoyé en pension par son père, pour y apprendre la discipline et y devenir un homme, un vrai ! Un établissement qui cache un lourd secret… Je m’attendais à un film proche de L’Orphelinat ( vu le titre ! ) mais finalement il en est bien loin. L’ambiance est froide, à l’instar de certains films espagnols comme Fragile ou Les Autres ( qui concernent là aussi des enfants ). On se prend très vite au jeu car le film reprend à son compte nos peurs enfantines , et pas seulement la peur des fantômes : l’endroit inconnu, la nouvelle école, les nouveaux camarades, la solitude .. ces sujets nous parlent à chacuns et c’est peutêtre ici l’une des réussites du film : celle de parler à tout le monde.
Autre chose, le film ne va jamais vers la facilité : là où on frissonne devant certaines scènes du début ( avec les chiens ), on réalise que le fantôme n’est pas là pour faire peur, il n’est d’ailleurs pas filmé comme tel. Même si l’histoire n’est pas des plus originales, il faut bien le reconnaître, le résultat apparaît comme frais et agréable. Au lieu de jouer sur des effets horrifiques, le réalisateur joue la carte de l’émotion et de la sensibilité, des rapports complexes entre les personnages. Le film est joliment mis en image et possède une intrigue finalement très poétique. Le Pensionnat raconte avant tout le rude passage de l’adolescence vers l’age adulte. Le fantôme est présent pour guider le jeune héros à s’extirper du monde de l’enfance pour entrer dans celui des adultes, avec cette terrible idée que les événements de la vie, y compris les plus dramatiques, n’ont pas nécessairement de justification.
Etant également un film de genre, Le pensionnat soigne le style avec notamment ‘une superbe photographie avec des tons plutôt ternes reflétant les peurs du jeune héros. Le pensionnat constitue une excellent surprise, un film touchant qui a séduit de nombreux festivals: il a obtenu le prix Junior à Cannes en 2007 ou encore l’Ours de Cristal du festival de Berlin la même année.
Je dirais juste que comme la plupart des films asiatiques, c’est cette psychologie des personnages qui joue beaucoup… On l’a aussi vu dans Dark Water, chaque personnage joue un rôle plus humain qui incite à penser au-delà du personnage de papier du scénariste. Sans pour autant surjouer, les acteurs font passer plus facilement cette partie de leur rôle que les américains par exemple. C’est pour ça que les remake américains sont souvent moins biens voire carrément ratés par rapport aux originaux asiatiques… Sinon, par rapport au film, l’ambiance me plaît bien alors je pense m’y mettre. Merci pour ta critique =)
Je ne l’ai jamais regardé car je pensais ( en regardant la BA) que c’était le remake de ” L’échine du Diable” de Del Toro