Fondé en 1976 par le Dr Henry West, l’Institut Atticus était spécialisé dans l’étude de personnes développant des capacités paranormales : parapsychologie, voyance, psychokinésie, etc. Des centaines de personnes présentant ce genre d’aptitudes ont été étudiées par les chercheurs de l’institut et de nombreux articles annonçant leurs résultats ont été publiés. Mais aucun cas étudié jusque-là n’avait préparé le Dr West et son équipe à l’arrivée de Judith Winstead.
Chris Sparling s’étant fait connaître pour avoir créé le scénario du très réussi Buried, on s’attendait à quelque chose d’étonnant et de construit pour son 1er film, Le Projet Atticus. Le métrage ayant fait ses armes au dernier festival de Gérardmer, il sort dans toute la france en DTV le 11 mars prochain. Est-ce que ça vaut le coup ? Le style documenteur est-il enfin bien transposé au cinéma ?
Le réalisateur n’opte donc pas pour un found footage, mais pour un vrai-faux documentaire avec témoignages face caméra à la clé. Pourquoi pas, dans The Fourth Kind, cela fonctionnait plutôt bien. Et on doit dire qu’on se laisse prendre au jeu dans les premières minutes : la présentation de l’équipe médicale, du fameux docteur, de leurs expériences… L’angoisse se construit très progressivement, on sent que quelque chose de grave est arrivé, on cherche juste à savoir quoi, qu’est ce qui a précipité cet institut à la perte.
Et c’est là que le film déçoit : dès l’arrivée de Judith dans le propos, tout le suspense et immédiatement tué. La faute à une histoire et un background pas du tout fouillé ni écrit “un jour, elle est tombée dans la rue et depuis, elle a des spasmes et depuis, elle parle avec la voix de Barry White” wtf ? ).
Chris Sparling reste bien trop soft dans les démonstrations de forces de l’entité démoniaque possédant le corps de Judith Winstead car il cherche toujours à renforcer l’aspect réaliste de son entreprise. Et malheureusement, ça ne prend pas : on a bien plus peur devant les émissions du genre Ghost Hunters sur RMC Découverte (vous savez, les chasseurs de fantômes ?). Pour se sortir de son histoire, le réalisateur tente finalement de nous faire une pirouette à la X-Files avec la fameuse théorie de la conspiration (les militaires, ces méchants) qui finit par nous ennuyer encore plus.
On sort assez déçu de ce Projet Atticus qui commençait si bien et qui se termine en eau de boudin à tendance nanardesque. Un film au final assez vide, qui ne fait pas peur et qui ne raconte pas grand chose.