Fiction ou réalité ? On en arrive à se poser la question. Cette histoire est-elle vraie ? On ne le sait pas, mais on sait que beaucoup de légendes urbaines qui gravitent autour du film : de la sorcière de blair à Rustin Parr, tout ce folklore a de quoi alimenter notre imaginaire. Surtout pour ceux qui ont vu le reportage à la suite du DVD.
Au-delà ce de concept narratif assez particulier « Le Projet Blair Witch » à le mérite de poser efficacement les bases de tout bon film d’horreur qui se respecte : Une présentation rapide et explicite des caractères des personnages principaux(pour une fois pas trop clichés), une introduction à la légende de la sorcière de Blair via les interview des habitants locaux par nos 3 cinéastes en herbe et enfin une entrée en matière rapide dans ce qui constituera l’effrayant lieu dans lequel s’aventureront nos héros : La foret de Blair, domaine de la sorcière.
L’immense qualité du « Projet Blair Witch » c’est donc de ne pas nous montrer directement la « chose » qui hante et menace les personnages principaux : Cette ennemi invisible torturera psychologiquement les 3 héros et ne prendra forme physique que lors du dernier acte du film. L’impact psychique que constitue cette force inquiétante et morbide est bien entendu renforcé par le procédé de caméra subjective utilisé dans l’œuvre: Le quatrième étudiant qui s’aventure dans la foret, c’est nous !
La force de Blair Witch est donc de nous laisser imaginer. Les secrets que la forêt renferme, l’origine de ces bruits flippants… tout est suggéré, rien n’est montré. C’est selon la perception de chacun et c’est cela qui rend ce film unique. Réalisé avec quatre ficelles et deux dollars, l’oeuvre s’avère diablement efficace et parvient à imposer son style particulier (avec peu d’actions et un traitement très lent) dans un cinéma de genre qui demande de plus en plus de gore.