“The Changeling” (qu’on peut traduire par L’échange) est sorti en 1980 sous le titre trompeur de “L’Enfant du diable” en France (sans doute sous l’influence de La maison du diable). Réalisé par le canadien Peter Medak, le film serait adapté d’une histoire vraie des années 70. Un peu oublié du grand public, le métrage est pourtant souvent cité comme un des films marquants du genre maisons hantées.
On va suivre l’histoire d’un compositeur (l’excellent George C Scott) qui après avoir perdu sa femme et sa fille dans un accident tragique, part s’isoler dans une immense maison où les événements étranges vont se multiplier. Un scénario plutôt classique mais superbement mis en place avec un soin particulier apporté au décor. La maison en question date du début des années 1900, est un écrin parfait pour une telle histoire. On la découvre dans la première demi-heure du film, grâce à une musique subtile, son style art-déco, ses boiseries d’un autre âge.. Et pourtant, le héros semble à son aise. Comme si il était “chez lui”. A force d’exploration, il va découvrir des endroits cachés qui abritent une sombre histoire.
La force des BONS films de maisons hantées repose souvent sur la qualité de l’émotion dégagée, d’une histoire touchante que par la peur qu’elle provoque. C’est la force de “The Changeling” car on comprend assez vite que la présence fantomatique représente un appel à l’aide et non une volonté démoniaque de faire le mal. Il s’agit ici de vengeance. C’est à travers une scène marquante de spiritisme que les réelles motivations de l’entité vont être dévoilées.
Pas de grands frissons ici, et même si on pourrait comparer le film avec Shining (sorti la même année, sur une thématique pourtant similaire), on en est loin. On a ici un film sur le deuil, subtil, à l’écriture fine et juste où les véritables fantômes sont ceux qui hantent nos souvenirs.