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Les Autres

Affiche du film "Les Autres"

© 2001 Miramax − Tous droits réservés.

Si vous ne deviez voir qu’un film à Halloween, ce serait celui-ci. Une mise en scène sobre et intelligente, une actrice de haut niveau au service d’une héroïne marquante, un suspense haletant : les Autres est une totale réussite qui a marqué son temps. Sorti en 2001, le film est considéré aujourd’hui comme un classique.

© 2001 Miramax − Tous droits réservés.

Mais mettons le contexte cinématographique de côté pour apprécier ce film en tant que tel. L’atmosphère est prenante, très particulière avec ce brouillard pesant et menaçant qui entoure les lieux. Celui-ci sépare métaphoriquement la famille et la maison du reste du monde, des autres. Ce climat est idéal pour instaurer une intrigue à suspense, accentuée par l’absence de maître de maison, et de la maladie mystérieuse des deux enfants : une allergie totale au moindre rayon de lumière.

© 2001 Miramax − Tous droits réservés.

Alors que dans tout film de terreur qui se respecte, le noir est synonyme de peur, de danger, Amenabar choisit d’en faire l’allié de ses jeunes héros. Un paradoxe osé à l’image de ce que le cinéaste nous propose en termes de frissons tout au long du récit (le rythme très lent du film est tout sauf innocent). Amenabar a ici la capacité particulière d’engendrer l’angoisse, la tension, le frisson sans avoir besoin d’en faire des tonnes. De fait, l’ambiance, tendue, feutrée, claustrophobe, mystérieuse, reste néanmoins réaliste, chargée d’un malaise latent.
Le réalisateur brouille volontairement les pistes, a le goût des coups de théâtre et nous force à faire une relecture du film grâce à son twist final.

Le mystère tient à la fois dans la réalisation (rien de tel qu’un éclairage à la bougie pour accroître la tension d’un récit), mais également de l’opacité des personnages : c’est dans cette perspective que chaque acteur joue avec sobriété, offrant une ambiguïté certaine. Nicole Kidman, actrice principale, ne se contente pas de grimacer pour souligner la terreur progressive du personnage, mais elle révèle un vrai charisme, une présence, et nous éblouit aussi bien par son interprétation que par sa beauté froide hors du temps. Dans la grande tradition des héroïnes hitchockienne (ce n’est pas un hasard si son prénom, Grace, est également celui de l’une des actrices fétiches du maître du suspense), l’actrice, magnifiquement photographiée (sa beauté et sa fragilité n’ont jamais parues aussi touchantes) est au centre de toutes les émotions du film. Présente dès le premier (et terrifiant) plan, elle est le parfait baromètre du spectateur.

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