Enfin ! Officialisé en 2015, tourné en 2017, sortie sans cesse ajournée pour ne pas faire d’ombre aux autres films de super héros ; rachat de la Fox par Disney ; problèmes de productions et de plannings empêchant des reshoots sensés accentuer le côté horreur du film et retardant le montage, “Les Nouveaux Mutants” est enfin là, balancé dans les salles post covid aux côtés du supposé rouleau compresseur Tenet. Reste à savoir si l’attente en valait la peine, et si le film n’aurait pas mieux fait de finir sa course directement en vidéo.
“Les Nouveaux Mutants” est l’adaptation du comics du même nom dans lequel la nouvelle génération de mutants est entraîné par le professeur Xavier. Pour l’adaptation cinématographique, Josh Boone transpose Illyana Rasputin, Rahne Sinclair, Sam Guthrie et Roberto Da Costa, des ados jugés dangereux, dans un hôpital psychiatrique afin de contrôler leurs pouvoirs, tenu par l’énigmatique docteur Reyes. L’arrivée de Daniella Moonstar dans l’établissement va provoquer des événements étranges sur les lieux, et lever le voile sur la détention des jeunes au sein de l’édifice.
Josh Boone l’avait annoncé, les nouveaux mutants est un spin off des X-men qui forme un mélange de film d’horreur et de teen movie. Chacun des protagonistes vont avoir à affronter leurs pires peurs, et accepter les erreurs passées pour passer à l’âge adulte. L’occasion de développer des thèmes pas inintéressants ( l’homosexualité chez les adolescents, le rapt infantile, le christianisme puritain) qui sont autant de parts d’ombre des protagonistes. Cela aurait pu fonctionner si Josh Boone avait su trouver un juste milieu dans le développement des personnages, car à trop se focaliser sur l’histoire d’amour entre Rahne et Daniella, il en oublie d’autres dont le trauma est soit trop vite expédié (le passé de Sam est plié en deux lignes de dialogue), soit oublié en cours de route ( mais qui sont sensés représenter les smiley men qui hantent Illyana ?).
On passera sous silence le personnage du docteur Reyes, complètement mis de coté alors que sa personnalité aurait mérité plus
d’attention. Le coté horreur s’en tire un peu mieux. Bien que calibré pour un publique PG13 et souffrant du même manque d’équilibre qui entache la partie teen movie du métrage, les scènes demeurent tout de même efficace dans leurs mise en scène et, toutes proportions gardées aux vues de l’audience visée, s’avèrent par
moments plutôt inquiétantes.Qu’on ne s’y trompe pas, les “Les Nouveaux Mutants” reste un film de super héros. On aura donc le droit a des scènes spectaculaires qui n’en ont que le nom, ruinées par des CGI hideux ( les effets spéciaux non finis étaient l’une des nombreuses raisons des reports du films il n’ont visiblement jamais été terminés) et des effets pratiques à la limite du risible, impossible de ne pas pouffer devant Rahne lorsqu’elle est a mi-chemin entre la femme et le chien, qui tient plus du cosplay que du travail de pro.
Si l’on est loin du naufrage annoncé, les nouveaux mutants reste une déception, on ressort de la salle avec l’impression d’avoir vu une série télé compressée en un film de 95 minutes, le format télévisuel aurait d’ailleurs permis a Josh Boone de trouver un équilibre dans tous les thèmes qu’il a souhaité aborder, dans le développement de ses personnages et dans ses scènes horrifique qui auraient mérités d’être plus étoffées. Dommage.
Par Jonathan Roch