De Annabelle, en passant par Chucky, The Boy ou encore Dolls, les poupées flippantes font partie intégrante d’un folklore horrifique bien encré dans l’imaginaire collectif.
En ce début d’année 2023, une nouvelle copine vient se joindre à eux : M3gan. Les producteurs du film, Michael Clear, Judson Scott et James Wan, ont eu l’idée de cette nouvelle poupée tueuse dans les bureaux de leur maison de production Atomic Monster. Leur ambition était de créer un mélange entre (tenez-vous bien) Annabelle et Terminator ! Le film réunit Blumhouse, la société de production de Jason Blum, et Atomic Monster, celle de James Wan, deux figures phares du cinéma d’horreur contemporain. Les deux hommes ayant déjà collaboré sur la saga Insidious, on était pas sûrs de savoir à quoi s’attendre…
Aux manettes, on retrouve le réalisateur néo-zélandais Gerard Johnstone, remarqué avec la comédie horrifique Housebound en 2014. On retrouve cette patte comique dans M3gan, ce qui permet de rendre le film divertissant, malgré ses nombreux défauts. Le 2nd degrés avec lequel l’intrigue est amenée est vraiment appréciable : on sait que les personnages font parfois des choix débiles, et c’est même revendiqué. Et donc drôle.
Heureusement qu’on s’amuse, parce que l’histoire souffre d’un grossier manque d’originalité. Le film reprend presque intégralement l’idée de la poupée 2.0 de Child’s Play : La Poupée du mal sorti remake sorti en 2019 de la franchise Chucky, en moins profond. Face à ce constat, on n’a plus qu’à attendre la tuerie, qui met plus d’une heure à arriver… M3gan finit par se montrer sous son vrai jour et ses meurtres ne manquent pas d’inventivité et de méchanceté. Seul soucis : il y a très peu de sang (classement PG-13 oblige). Si bien que le climax n’atteint jamais l’intensité attendue.
M3gan est finalement très consensuelle et passe à côté d’une belle réussite. La faute à une ambition trop tiède et sans doute un souhait de vouloir toucher le plus grand public possible. Si on en croit le buzz actuel aux Etats-Unis autour du film, c’est réussi. Le film, moins.