S’il convient de voir “Mary” tel qu’il est, c’est à dire en petite série B horrifique sans prétention, cela n’empêche pas le nouveau film de Michael Goi de jouir de plusieurs qualités que l’on va se faire un plaisir de vous énumérer ici. Alors oui, Michael Goi est plus connu des sérievores que des cinéphiles et son long-métrage “Megan is Missing” paru en 2011 n’est pas une franche réussite mais il faut reconnaître que “Mary” ne s’en tire pas si mal, parvenant à garder son audiance concernée d’un bout à l’autre du métrage.
Sur fond noir, dès les premières secondes, le film décoche aux yeux des spectateurs un ancien poême marin contant la légende d’une vielle sorcière assassinée, dont les enfants furent kidnappés et qui jura de revenir un jour se venger. Un grand classique qui donne le la et qui a le mérite d’être honnête dans ses intentions. Un couple au bord du gouffre financier décide d’acheter une vielle épave du 18eme aux enchères pour commencer un commerce de fret et va se retrouver au centre d’une vieille malédiction qui frappe inévitablement tous les nouveaux propriétaires. Ne cherchez pas midi à quatorze heure, on ne vous promettra ici aucun retournement de situation ni de twist psychologico-improbable et on reste, du début à la fin, sur un pur film de malédiction, tout simplement. Et pourquoi pas après tout (ce n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler le sympathique petit film Britannique « The Boat ».)
Passé la première demi-heure, on rentre dans le vif du sujet et c’est une fois en mer que le cauchemar prend tout son sens. Piègés sur vingt mêtres carré à la dérive où personne ne vous entend crier, tous les éléments classiques du genre se retrouvent accentués par un sentiment de claustrophobie effrayant et plutôt percutant. La musique n’en fait jamais trop et on se surprend facilement à stresser à chaque bruit un temps soit peu improbable. Les acteurs sont crédibles, chacun à l’aise dans leur rôle et c’est toujours un réel plaisir de retrouver le grand Gary Oldman, quelque soit le genre dans lequel il oeuvre. Seule véritable ombre au tableau, on déplorera un final grand-guignolesque certes attendu mais assez regrettable tant il attenue considérablement la perception de l’ensemble.
Pour résumer, Mary n’est certes pas un chef-d’oeuvre, loin de là. Mais le film permet clairement de passer un moment, à la fois divertissant et plutôt stressant, sans pour autant vous empêcher de dormir. Fait assez rare pour être souligné. Le film est d’ailleurs d’ores et déjà disponible sur la plateforme Amazon Prime Video, alors ne boudez pas votre plaisir !
Par Mark Asensio