Après X et Pearl, Ti West conclut sa trilogie horrifique entamée en 2022 avec Maxxxine. Un des films les plus attendus de 2024, car les 2 premiers volets ont suscité l’engouement des fans d’épouvante autant que celui des critiques. Une proposition de cinéma assez séduisante, où chaque volet s’inspire d’un style cinématographique différent, avec une réflexion sur le star system et les sacrifices pour atteindre la célébrité. Ici, l’histoire prend la suite de “X” : six ans après les événements du premier volet (le massacre d’une équipe de tournage pornographique par un couple de rednecks dégénérés), Maxine Minx, l’unique rescapée, est devenue une star de l’industrie pour adultes à Hollywood.
On oublie de Texas des 2 premiers opus pour parcourir les rues de Los Angeles avec notre héroïne, toujours incarnée par Mia Goth, devenue productrice du film. Ce qui frappe en 1er, ce sont les qualités techniques et stylistiques du film. Comme l’action se déroule dans les années 1980, le cinéaste se fait plaisir en reprenant les codes cinématographiques et culturels de ces années : néons fluos, zooms à l’infini, musique pop rock… La direction artistique est d’une beauté folle : du maquillage, aux costumes, à la photographie : Los Angeles est superbement mis en avant, comme un personnage à part entière.
Mais trop, c’est trop. On est OK pour se prendre un vent de nostalgie dans la face, mais faire reposer entièrement sur film là-dessus, c’est NON. On a parfois l’impression d’être dans Stranger Things tellement les références sont nombreuses et gratuites : giallo, Brian de Palma, Mario Bava, Psychose, Vendredi 13… Ces clins d’œil innombrables deviennent l’unique moyen de Ti West de faire référence à l’histoire du cinéma, sans jamais prendre du recul, ni même prendre le parti d’une vision propre ou encore de second degré. On aurait adoré voir un film méta sur la création d’un film d’horreur de série B en 1984, surtout que la réalisatrice, jouée par Elizabeth Debicki, est complètement sous-exploitée. Ou encore un slasher ultra classique ou encore Maxxxine en anti-héroïne badass. Bref, les idées ne manquaient pas. On ne retrouve rien de tout ça ici. Juste un récit tiède sur l’ambition d’une jeune femme, prête à presque tout pour réussir. Mouais.
Si elle porte le film sur ses épaules, le personnage de Maxxxine n’est quasiment pas développé ici. On n’apprend rien ne plus sur elle, et son écriture déçoit sur plusieurs aspects, notamment émotionnels : un énorme manque d’empathie face aux victimes du tueur qui sont pourtant ses proches, une remise en question inexistante et sa peur légitime n’est jamais montrée ou abordée. Son unique trait de caractère semble être la détermination. Pas très réaliste. Face à tout ça, on se retrouve devant un très bel objet qui lasse au bout de 30 minutes, tellement il a peu de choses à nous raconter.