Réalisateur : Alexandre Aja
Année : 2008
Très attendu par les fans, ce film D’Aja est son troisième opus en tant que réalisateur ( Haute tention, la colline a des yeux ) , il est aussi passé par la case production avec 2ème sous-sol, pas très apprécié par la critique d’ailleurs. Aja est donc habitué aux remakes, Mirrors est en effet l’adaptation américaine d’un film japonais moyen Into the Mirrors, sorti après The Ring, The Grudge, Dark Water donc réchauffé.
Aja a donc pris sur lui de réécrire en totalité le film pour nous offrir un remake digne de ce nom, et c’est réussi !
Pitch : Un ancien policier, devenu alcoolique après une bavure, occupe la fonction de veilleur de nuit dans les ruines d’un énorme magasin, ravagé, plusieurs années plus tôt, par un incendie. Il découvre progressivement, au cours de ses rondes, que les immenses miroirs du grand magasin, préservés de la catastrophe, loin de réfléchir uniquement la réalité visible, tentent de communiquer avec lui. A coups de visions décalées ou horribles venues du passé, ces images lui ouvrent la voie vers un autre monde et cherchent progressivement à le détruire ainsi que sa famille.
Le choix de Kiefer Sutherland pour acteur principal est osé, je m’attendais à le voir enfermé dans son rôle de flic de 24 mais ce n’est finalement il s’en sort avec les honneurs ( même si son rôle n’est finalement pas si loin ). J’ai été surprise quand j’ai cherché des critiques plus ou moins positives de Mirrors, j’en ai trouvé une minorité. Et je me demande toujours pourquoi.
Car ce film est bon : original, flippant, parfois gore, dérangeant, esthétiquement nickel, bien interprété. Je reconnais que ce n’est pas un chef d’oeuvre, sans doute à cause de certains clichés hollywoodiens encore trop présents dans la narration ou dans certains dialogues ( notamment avec la femme du héros ) .Ce sont ces personnages trop naîvement crées qui manquent en réalité de profondeur.
Ici on est surpris de ne pas trouver une daube aussi vomitesque que ce qui sort dernièrement ( Spirits, Ruins, .. ) et rien que pour ça, il vaut le détour. Mirrors relance, à sa manière, un renouveau mené depuis ces dernières années du film d’horreur : aux chiottes les slashers des années 90 et le gore de saw, Hostel et compagnie. La signature de Aja est toujours présente , surtout derrière les scènes les plus sanglantes, joliment travaillées.Le rythme du film est bon, le stress et l’angoisse sont progressifs et le fait de faire des miroirs un personnage à part entière du film est amplement réussi. Sous pression, les yeux du spectateur scruteront chaque recoin de l’écran pour essayer percevoir l’action avant qu’elle ne déferle et se préparer au pire, en vain. Aja monte d’un cran à chaque rebondissement et scelle le paquet cadeau par un final explosif.
Le dossier très enrichissant de Cinémafantastique.net