Les membres d’une famille dysfonctionnelle à l’extrême débarquent dans la maison de leur enfance pour découvrir que cette dernière a été vendue depuis longtemps aux enchères. Poursuivis par la police après une série de braquages, l’un d’eux est d’ailleurs aussi amoché que Tim Roth dans Reservoir Dogs. En attendant de pouvoir mettre en œuvre le plan concocté par leur mère pour s’enfuir au Canada, la petite famille s’occupe en donnant quelques leçons aux nouveaux propriétaires et à leurs amis.
Difficile à croire mais Darren Lynn Bousman est enfin arrivé à réaliser un film recommandable après une belle succession de bouses plus ou moins marrantes (Saw 2, 3 et 4, Repo ! The Genetic Opera). Il faut dire que, pour une fois, son entourage a été plutôt bénéfique. Scott Milam a ainsi eu la bonne idée d’écrire un scénario ne retenant que l’idée de base du film original produit par Troma en 1980, soit cette famille de malades mentaux ultra-violents dirigés par une mère psychotique. Pour ce « remake » il en développe le potentiel de nuisance physique mais surtout, idée bienvenue, morale. A leur contact et à la suite de jeux d’un machiavélisme bien pervers, les victimes, présentées dans les premières scènes comme liées par des liens forts d’amitié, vont ainsi se révéler égoïstes, lâches voire même cupides une fois poussées dans leurs retranchements les plus extrêmes. Une petite communauté rongée par les non-dits et bientôt mise à vif au gré des sautes d’humeurs de la mère de famille et tortionnaire en chef.
Autre apport bienvenu dans cette nouvelle version: au lieu de s’enfermer dans un unique lieu, l’intrigue s’aère un peu en obligeant l’une des victimes à partir en expédition avec l’un des ravisseurs. Une suite de péripéties qui apporte une vraie dynamique au film en permettant l’alternance de séquences à l’intérieur de la maison et d’autres filmées dans les rues d’une petite ville américaine balayée par une tempête. Une atmosphère électrique et pré-apocalyptique qui répond parfaitement à l’enfer vécu dans la maison.
Pour le rôle central, le film sort un peu plus du commun des Invasion Movies grâce à l’interprétation sur le fil du rasoir délivrée par Rebecca de Mornay. L’intrigue essaime au fur et à mesure les différentes facettes de ce personnage aux principes complétement tordus. Presque sympathique au début du film, cette mère de famille n’en dévoile que mieux sa noirceur totale dans les dernières bobines. Le reste du casting est à l’avenant, alignant quelques têtes déjà croisées dans des séries télé (Battlestar Galactica, 4400…), films et direct-to-dvd. On retiendra surtout Deborah Ann Woll (Jessica dans True Blood) en petite dernière de la famille, Patrick John Flueger en ainé de fratrie faussement sympathique et Franck Grillo (Warrior) en mari au bout du rouleau.
Niveau effets sanglants, Darren Lynn Boussman se montre plutôt généreux avec ses victimes et n’hésite pas à basculer dans quelques débordements graphiques plutôt bien amenés que ce soit via le douloureux usage d’une boule de billard ou un cocktail cheveux, alcool et feu plutôt désagréable.
Bonne surprise sortie récemment en direct-to-dvd, Mother’s Day redonne donc un peu foi en Darren Lynn Bousman qui, malgré quelques cafouillages, certaines scènes de baston étant un peu brouillonnes, arrive même à dégager quelques atmosphères particulièrement convaincantes, cela dès la scène d’ouverture, dans un hôpital.
Critique par Alex B
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Excellent film..!!