Ne coupez pas ! (auquel on préferera son titre international “One cut of the dead” sous risque de faire peter le record de point d’exclamation dans une critique), c’est le film japonais qi a une destinée qui tient du miracle. D’abord film de fin d’étude d’étudiants diffusé par ses créateurs dans une salle, le bouche à oreille fait qu’une société achète les droits et diffuse l’oeuvre dans 300 salles dans toute l’archipel nippone. Resultat des courses: “One cut of the dead” remporte 26 millions de dollars sur le sol Japonais pour une mise de départ de 27000 dollars. Dans la foulée, le film est acheté dans plusieurs pays dans le monde, dont la France où il n’a eu le droit qu’à une distribution en salle limitée et une sortie uniquement en dvd.
Mais qu’en est il ? “One cut of the dead” est il vraiment à la hauteur de sa réputation ? La réponse est affirmative et ce film a tout pour devenir un
classique du cinema de genre. “One cut of the dead” est un film concept : tourner un métrage en un seul plan séquence qui se situe sur un tournage de film de zombie, avant que de vrais morts vivants ne viennent se mêler aux faux. Si le fait de réaliser le film en une seule prise est un parti pris interessant, il faut reconnaitre les imperfections du film : la direction, ainsi que le jeu des acteurs laisse vraiment à desirer, la caméra s’emballe par moments et filme n’importe comment l’action, des dialogues semblent improvisés et pire, des moments semblent même incohérents.
Et c’est là où vous vous demandez, comment le film récolte un 10/10 après avoir lu ce qui a précédé, pas d’inquiétude, ce n’est pas un bug, “One cut of the dead” est bel et bien un chef d’oeuvre. Ceux qui n’ont pas vu le film devraient imméditement stoper la lecture de cette critique, afin de rester vierge de toute information, la suite va spoiler légerement, il est impossible d’en parler autrement.
Après 30 minutes de film, clap de fin et générique, le film peut enfin commencer ! Un mois plus tôt, le réalisateur Higurashi est approché par une chaine de télé pour un challenge de taille : réaliser en temps réel un court métrage diffusé en direct en un unique plan séquence. Nous allons revivre la première demi heure, mais cette fois ci, coté coulisses, une sorte de making of en temps réel. Les galères commencent alors pour l’équipe de tournage, forcée d’improviser pour tenir le live jusqu’au bout, et c’est un festival d’éclats de rire qui se déchaine, les situations s’enchainent sans temps mort pendant cette nouvelle demi heure et sont réelement hilarantes. Tout les défauts du court métrages sont liés à des problèmes de production qui surviennent à même le plateau, dont on ne dira rien pour preserver la surprise. Les défauts de la première partie prennent tout leurs sens dans la deuxiéme et d’un coup on réalise que les trentres première minutes du film sont d’une maitrise indiscutable, en totale cohérence avec le reste du métrage.
Ce qui est touchant dans “One cut of the dead”, c’est cette déclaration d’amour au films d’horreur sans le sou et l’hommage aux équipes derrière la caméra qui accouchent de leurs films dans la douleur où le sens de la demerde est primordial, à l’image de Shinichiro Ueda et de son équipe, qui, histoire de pousser un peu plus la mise en abyme du film, ont eu la bonne idée de mettre le making of en guise de générique de fin. Gros coup de coeur !