Ne Dis Rien, un film réalisé par Christian Tafdrup, nous raconte l’histoire d’une petite famille faisant la rencontre d’une autre en Toscane durant leurs vacances. Comme le courant semble bien passer entre eux, ils décident de faire un week-end tous ensemble aux Pays-Bas, là où habite une des deux familles. Malheureusement, le malaise s’installe peu à peu. Introduit en grande pompe au Fameux festival de Sundance, le film est sorti en France en VOD le 22 septembre dernier.
© 2022 Det Danske Filminstitut − Tous droits réservés.
Le malaise est clairement le mot d’ordre de Ne Dis Rien. Pendant la quasi-totalité du long-métrage, le couple d’hôtes est de plus en plus étrange, leur attitude change constamment, passant de la gentillesse à la colère en un claquement de doigts. Mais ce qui rend ce film plus malin que la moyenne, c’est que ce couple est toujours sur la limite. À chaque instant, nous sommes troublés par leurs réactions mais elles ne sont jamais excessives. Les deux familles venant de pays différents, on peut même penser que c’est une simple différence de culture, ce qui crédibilise toute l’histoire qui nous est contée. La musique participe largement à cette sensation de malaise, soit elle est absente, soit très envahissante mettant une pression palpable.
© 2022 Det Danske Filminstitut − Tous droits réservés.
Malheureusement, il est difficile de tenir un tel exercice jusqu’au bout du film. Une fois le dernier acte arrivé, Ne Dis Rien est presque obligé de basculer dans une conclusion plus classique afin de ne pas paraître comme un pétard mouillé, ce qui est vraiment dommage. Ce final n’est pas raté pour autant attention mais on aurait préféré que le film continue de jouer avec son équilibre et son ambiance au lieu de terminer d’une façon plus commune du genre.
© 2022 Det Danske Filminstitut − Tous droits réservés.
En tout cas, Ne Dis Rien est un film à l’ambiance vraiment réussie qui n’est pas sans rappeler un certain Funny Games de Michael Haneke. Si vous aimez ce genre d’horreur, n’hésitez pas à aller le découvrir, il vaut le coup d’œil !
Par Benjamin Germany.