“Demons… not that smart.”
Une grande maison flippante, de jeunes gens majeurs et consentant, une épidémie de possessions démoniaques suivis d’effets gores nombreux et variés. Même s’il ne réinvente pas l’eau bénite, « Night of the Demons » version 2010, c’est à priori tout ce que t’aime…
Tout d’abord il y a l’idée plutôt louable de présenter son film comme un remake d’une série B aujourd’hui confidentielle alors que le scénariste aurait pu repiquer comme tout le monde le concept déjà bien usé des jeunes gens attaqués par des démons super énervés. Pourquoi tant d’honnêteté alors que l’original était déjà un décalque non avoué d’”Evil Dead“, la mise en scène toonesque de Sam Raimni en moins mais la nudité et le budget effets spéciaux en plus ? Probablement une manière de profiter de tout le phénomène de mode et revival autour des films d’horreur eighties et autres perles vintages tout en rendant sincèrement hommage au film de 88.
Car l’original était finalement une production plutôt cool et typique de la fin des eighties. Le plan parfait pour une soirée campy avec du fun, du sexe et un peu de gore quasi-100% sans CGI, tout ces éléments parfois même servis en même temps. La version 2010 lui fait d’ailleurs quelques clins d’œil, avec un caméo de la reine des scream queen, Linnea Quigley, remontrant sa culotte vingt ans après, ou de nombreux emprunts pour les séquences horrifiques (surtout les plus bizarres, comme l’utilisation peu orthodoxe d’un rouge à lèvre et d’un sein, le genre de truc que peu de scénaristes oseraient maintenant imaginer).
Pour ce qui est de la l’histoire, cette version 2010 suit quasiment la même trame, déménageant juste le carnage d’une vieille bâtisse perdue dans la campagne pour une grande demeure de la Nouvelle Orléans où se retrouvent coincés quelques jeunes suite à l’arrêt impromptu de leur party d’Halloween par des policiers peu avenant. Évidemment, le lieu fut le théâtre d’effroyables événements et plusieurs squelettes sont bientôt découverts étendus dans une pièce secrète de la cave. Une malédiction pèse sur ces lieux et nos jeunes vont bientôt vivre l’after-party la plus animée de leur vie. Sur un scénario aussi peu original on aurait par contre aimé voir les démons débarquer plus rapidement au lieu des quelques longueurs peinant à donner de l’épaisseur à tout les personnages.
Le film est produit comme on l’attendrait d’un bon petit direct-to-Dvd divertissant et sans prétention, à hauteur de son budget réduit. Les limites de cette production se font bien ressentir au détour d’effets vidéo parfois assez embarrassants – voir ce générique de début très moche ou l’étalonnage rétro pour les flashbacks ambiance film muet – et quelques cadrages dignes d’un amateur s’essayant au « genre ». Un soin tout particulier a heureusement été accordé aux effets spéciaux et les maquillages sont plutôt réussis, donnant une personnalité différente à chaque nouveau démon. Les interprétations féminines sont aussi plutôt correctes, ce qui n’était pas gagné au premier abord (siliconé), alors qu’Edward Furlong, parfois l’air complètement hagard, semble quelque peu dépassé par sa lourde tâche d’unique réelle contrepartie masculine.
L’humour est bien sûr parfois d’un goût plus ou moins assumable, cela à moins de trouver ça super drôle de voir un chef de mafia russe discuter avec Edouard Furlong et ses 15 kilos en trop alors qu’une jeune demoiselle de petite vertu lui prodigue une gâterie hors champs. Mais bon, tu serais en quête d’originalité et de subtilité tu ne serais pas arrivé jusqu’à ces lignes et “Night of the Demons” saura t’offrir ton shoot de divertissement bis aussi sympathique qu’anecdotique.
Par Alex B