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Ouija

Affiche du film "Ouija"

© 2014 5150 Action − Tous droits réservés.

Alors que Debbie meurt mystérieusement dans sa maison, cinq de ses amis utilisent la planchette Ouija pour la contacter. Seulement, ce n’est pas le bon esprit qui répond à l’appel et ils seront tous confrontés à des événements terrifiants.

Ouija ou une énième histoire de fantômes furax. N’espérez pas une quelconque inventivité ici, car on vous prévient d’office, il n’y en a aucune. C’est bien simple, le film est une accumulation consternante de tous les poncifs du genre. Jump scares jusqu’à l’overdose, intrigue cousue de fil blanc, personnages insipides, et dénouement ridicule : voilà le petit programme que vous ont concocté les producteurs de Massacre à la Tronçonneuse et d’Insidious, pour ne citer que l’affiche.

Le pitch qui tient sur deux lignes n’a à coup sûr pas trop éreinté les scénaristes en manque flagrant d’imagination, déjà responsables de l’inutile Possédée de Ole Bornedal (2012). Même pas sûr que les novices se laissent prendre au jeu tant l’ensemble est ultra téléphoné en plus d’être atrocement chiant. On s’ennuie ferme et on se lamente tout du long face à une telle médiocrité. Au point qu’on en viendrait presque à regretter le raté Annabelle! A aucun moment Ouija parvient à effrayer, ni même à provoquer l’effet de surprise tant le moindre jump scare est prévisible. Le récit est d’une flemmardise redoutable, jamais inspiré, et tente vainement de surfer entre le film de fantôme/possession et un Destination Finale. A ce propos, certaines mises à mort provoqueront l’hilarité générale (celle dans la salle de bain est à ce titre inoubliable!) et viendront achever cette série B royalement ratée.

Le casting ne remonte pas le niveau. Il faut dire que les acteurs ne sont pas non plus aidés par l’écriture grossière de leurs personnages. Ainsi, ces archétypes dont le sort nous indiffère au plus haut point s’avèrent particulièrement habiles pour se mettre eux mêmes en danger : l’un descend de son vélo pour s’aventurer dans un tunnel sombre où résonnent des bruits étranges, l’autre s’évertue à appeler les esprits via la planche invocatrice alors que les désagréments se multiplient et un troisième part seul en quête d’un phénomène surnaturel dans l’obscurité… Impossible dès lors de prendre au sérieux les quelques moments censés terrifier le spectateur. Il est sidérant de constater que Stiles White ne maîtrise absolument rien. C’est comme s’il avait honteusement mélangé les ingrédients des films de James Wan (Insidious, Conjuring) pour n’en recracher qu’une mixture dénuée d’identité et de saveur.

Entre remplissage, clichés et artifices éculés, Ouija est l’exemple même de ce qu’il faut à tout prix éviter dans le cinéma d’épouvante. Un cas d’école qui malheureusement appelle une suite, tant les pré-ados américains en recherche de sensations fortes se sont amassés dans les salles obscures, permettant au film de récolter 50 millions de dollars pour un budget d’à peine 5 millions… Et dire que des films comme The Mirror (Oculus) de Mike Flanagan n’ont même pas eu droit à une distribution en salles chez nous, au profit de projets suintant l’opportunisme. Désolant.

Critique par Sébastien D

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