Il est de retour. Et cette fois-ci, c’est pour le meilleur. Si on avait été globalement déçus de Crawl, qui manquait cruellement de saveur, Oxygène est une belle réussite qui confirme que Aja n’a jamais fini de nous surprendre.
Parmi les multiples sous-genre du cinéma d’horreur, il y en a un dans lequel Alexandra Aja se sent particulièrement à l’aise, c’est le survival. Quand on y pense, la majorité de ses films mettent en scène un/des héros en proie à une menace, tentant d’y survivre : Haute Tension, La Colline a des yeux, Crawl, Piranha 3D et maintenant Oxygène. C’est là l’une de ses forces : le maintien du suspense, les retournements de situation et la capacité à montrer ses héroïnes (pour la plupart) aller jusqu’au bout de leurs forces pour rester en vie.
Petit retour en arrière : après la sortie de Haute Tension en 2003, Alexandre Aja connaît un très beau succès à Hollywood pour ses longs-métrages d’horreur tels que La Colline a des yeux (remake réussi en 2006 du film de Wes Craven de 1977), Mirrors en 2008 ou bien Piranha 3D, en 2010. Mais depuis 10 ans, certains de ses projets n’avaient pas connu la renommée de ses premières oeuvres.
En cette année 2021, Aja revient en France pour mettre sur pied ce projet de film, sur un scénario de Christie LeBlanc. Mais le film n’était pas prévu pour lui au débat, puisqu’il devait seulement produire le long-métrage. Seulement voilà, avec l’arrivée de la crise sanitaire et des conséquences sur le monde du cinéma, le projet a finalement été rapatrié à Paris, et Aja a décidé d’en assurer finalement la mise en scène.
La pandémie, le confinement : des ingrédients rêvés pour un réalisateur de films d’horreur ! Dans Oxygène, le spectateur se retrouve enfermé dans ce caisson à oxygène, qui lui ferait presque relativiser les derniers confinements vécus depuis 2020 (lol). Cette proximité avec le public est facilitée par le naturel de Mélanie Laurent : avec un jeu spontané, elle réussit à personnifier la protagoniste avec beaucoup de justesse.
Là où les films “high concept” peuvent parfois s’enfermer dans les limites imposées, Aja parvient à séquencer son film avec plusieurs temporalités, des rebondissements et même des variations de mises en scène. Très malin de la part du réalisateur : car le film ne souffre pas d’un manque de rythme, au contraire, celui-ci va crescendo, au rythme des révélations. Alexandre Aja arrive à retourner la problématique du lieu réduit à son avantage pour en faire une expérience à part entière (même si le concept avait déja été vu dans Buried…). Et c’est un peu ce qui nous empêche d’y voir une totale réussite : cette impression de déjà vu qui nous accompagne tout le long du film. Pour les fans du cinéma fantastique, il n’y aura pas de grosse surprise. Mais l’aventure est suffisamment ludique et divertissante pour nous satisfaire.
Disponible sur Netflix.