Petit film sans prétention, Paranoïak est un remake inavoué du fameux “Fenêtre sur cour” d’Alfred Hitchcock. Pas la même ambition, mais on y retrouve les mêmes thématiques autour du voyeurisme et aussi pas mal de suspense. Pour moderniser l’histoire, les scénariste ont d’abord transposé l’homme en adolescent, ce qui permet l’identification des plus jeunes. Mais cela qui génère aussi de nombreux de gags et de quiproquos en tous genres.
Entre voyeurimse et paranoïa, le héros observe tout ce qui se passe, sa maison devient très vite une tour de contrôle. Le point de départ est identique au modèle original : un meurtrier se cache-t-il parmi ces voisins, apparemment sans histoire ? Le film joue aussi habilement sur la fragilité du héros, un ado qui vient de perdre son père et qui pourrait aussi perdre un peu la tête. Les décors sont très travaillés et ils arrvient à rendre floue la perception de la réalité : chaque espace ayant son propre univers visuel, ses couleurs, son genre en fonction de qui y vit. La clôture que s’est fabriqué le jeune Kale définit en réalité les limites du cadre du film. On ne sort jamais de cette grande demeure aux fenêtres immenses. Une belle trouvaille de mise en scène.
Pour passer le temps, notre héros se crée une télé-réalité personnelle : la série se joue dans le théâtre d’une petite bourgade résidentielle, à travers la vie follement banale de ses quelques voisins délimités par l’écran improvisé qu’est la fenêtre qui devient sa seule et unique fenêtre sur le monde. Côté casting, on est surpris par le talent de Shia LaBeouf dont le charisme et le caractère nous emportent facilement. On retient aussi David Morse, excellent en psychopathe.
Sans être un chef d’oeuvre, Paranoïak a le mérite de mettre en images levoyeurisme contemporain et la paranoïa. Le film les intégre habilement dans un scénario moderne et malin. Les quelques travers naïfs du scénario ou la transparence des seconds rôles passent presque inaperçus.