Depuis maintenant deux ans, un nouvel épisode de Paranormal Activity s’offre à nous à la période d’Halloween depuis l’énorme succès du premier opus en 2009 aux Etats-Unis. Un film parti de rien mais qui a réussi à faire monter le Buzz autour de lui. En France, l’accueil avait été beaucoup moins chaleureux. Il en fût de même pour le second épisode sorti l’année dernière, qui avait fini de décevoir le public, voyant dans cette saga qu’un vulgaire pétard mouillé survendu.
Pourtant, avec toute la subjectivité qui est la nôtre, on ( je ) reste attaché à ces films grâce à leur ambiance pesante et à leur réalisme saisissant qui nous empêchent de fermer les yeux le soir venu. Mais beaucoup de bonnes idées avaient été sacrifiées dans les deux premiers épisodes au profit d’effets répétitifs et d’un récit finalement bien vide.
Alors au delà de l’aspect purement financier qui se cache derrière le projet d’un 3ème film, l’idée d’en faire une préquelle est bonne. En effet, plus explicatif, et plus démonstratif, ce troisième volet est une véritable bonne surprise ( toute relative étant donné la qualité générale de la franchise ). Premièrement, parce que les créateurs de ce troisième épisode ont décidé de tout remettre à plat et de reprendre la mythologie construite dans les deux premiers épisodes ( les photos, les évènements de l’enfance des deux soeurs et surtout l’origine de la possession ) afin de tout fonder sur celle-ci .
Autre point fort, Paranormal Activity 3 est mis en scène de manière plus intelligente : en effet, devant ce genre de film, on est habitué à contempler des scènes avec le principal intérêt d’y entrevoir une anomalie quelquonque. Et bien ici, ce procédé est maintenant parfaitement utilisé : les angles et les cadres deviennent angoissants et on en vient à se demander ce qu’on va voir à l’écran dans les prochaines secondes ; bref, l’angoisse et le suspense fonctionnent correctement. Les principes de réalisation sont pourtant très simples : des miroirs, du hors-champ et le balayage panoramique d’une pièce de la maison du meilleur effet. Les ombres, le moindre mouvement ou bruit, tout est épié par le spectateur qui commence à sentir monter la tension, ici plus progressivement amenée. Les effets numériques, bien dosés, arrivent à point nommé et ne vont jamais dans la surenchère.
Avec un budget bien plus conséquent que pour le premier volet de la franchise, PA3 est aussi plus démonstratif et c’est tant mieux : sans en faire trop, le film dévoile suffisamment d’éléments angoissants pour satisfaire le spectateur. Dans ce sens, la dernière demie-heure amène le public au sommet de l’angoisse dans ce qui se trouvera être la véritable origine des tourments de la petite famille, alors qu’ils pensaient trouver un refuge. Et le final, même si il est presque attendu reste très efficace et surtout très flippant.
Il aura fallu que Paranormal Activity retourne dans les années 80 pour y trouver une véritable empreinte. Ce numéro 3 aurait du être le premier film de la franchise et il en reste le meilleur même si il exploite les mêmes recettes que ses prédécesseurs. La maitrise de la peur aussi bien visuelle que technique fait de ce métrage une véritable bonne surprise, conclusion idéale de la saga.
Critique par Alexa