Des jeunes mariés vont devoir survivre dans un Paris post-apocalyptique infesté de zombies. L’amour triomphera-t-il de la mort ?
Grégory Morin (Belle Ordure ; Dernier Cri) propose un court-métrage des plus alléchants pour faire partager au public son amour inconditionnel des films de zombies. Hélas, en dépit de l’ambiance de franche camaraderie qui émane de son film, il faut reconnaitre que le résultat ne se montre cependant pas à la hauteur de nos attentes…
Quelque chose dans l’oeil ?
Dommage, car le concept était plutôt fun et la séquence d’introduction rendait bien l’aspect délirant du projet. Le film commence par un mariage à l’église où Karina Testa et David Saracino se font les promesses habituelles d’amour, de loyauté et de fidélité pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort les sépare. Et c’est lorsque le prêtre (interprété par Dominique Bettenfeld) introduit cette phrase-intruse de manière anodine « Promettez-vous d’aider votre conjoint à rejoindre le royaume de Dieu s’il venait à errer avec les morts ? » que tout bascule. Une horde de zombies viennent alors envahir l’église et dévorer le prêtre tandis que les mariés prennent la poudre d’escampette en deux temps-trois mouvements. Et c’est également là que ça se gâte…
Tirer de manière classe: leçon n°1…
Si l’esthétique générale de la photographie est assez réussie et épurée, les effets spéciaux, eux, sont vraiment très très moches. Usant de CGI carrément ratés (faute de moyens… ou de talent), le film exhibe des têtes et des corps qui explosent alors même que c’est au-dessus de ses moyens. Les zombies, en revanche, sont présentés de manière efficace (maquillage, bruitages, gestuelle) et il demeure somme toute assez plaisant de les observer déambuler sans but dans la capitale, le regard tourné vers l’horizon… Par ailleurs, le jeu des acteurs, et surtout celui de Karina Testa, fait preuve d’une bonne couche de médiocrité. En effet, celle-ci surjoue chacun de ses gestes (elle prend la pose à chaque fois qu’elle tire, pour ne citer qu’un exemple), certainement de manière volontaire, certes, mais l’effet parodique escompté n’est malheureusement jamais atteint. Son jeu outrancier ainsi que le manque d’expressivité de son partenaire David Saracino sont donc au final plus irritants qu’autre chose.
Après New York 1997 et Los Angeles 2013 : Paris 2009…
Heureusement, l’humour est bel et bien présent et il demeure malgré tout agréable de voir un Paris à feu et à sang avec ses monuments réduits en poussière par les impacts dévastateurs du bazooka des protagonistes. Le montage est dynamique, les images s’enchaînent au rythme d’une musique endiablée, ça pète de partout et ça nous suffit, pour dix minutes en tout cas…
Par Emmanuelle Ignacchiti