Projeté à l’Étrange Festival, Relic était peut-être le film le plus attendu dans cette compétition découvrez la bande-annonce). D’une part parce qu’on en entend parler depuis quelques semaines outre-atlantique. Et aussi parce que la bande-annonce nous fait penser à des films comme The Witch, Hérédité ou encore Mister Babadook. Mais trèves de débats sur l’inspiration du film, aujourd’hui, on parle de ce premier métrage de Natalie Erika James, intitulé mystérieusement. Relic. On y suit deux femmes, Kay et sa fille Sam, allant chercher Edna, la mère de Kay, qui vient d’être signalée disparue. Du jour au lendemain, elle réapparait quelque peu changée…
Bon alors on va être clair dès le début, on a adoré le film. Mais l’important est de savoir pourquoi. Le premier aspect que l’on remarque est sa mise en scène léchée, c’est le plus évident, dès les premières images, c’est beau, classieux à la fois coloré et très froid. On entre dedans immédiatement.
Ce qui nous amène au deuxième aspect, également palpable dès le commencement, c’est l’ambiance. Ici, elle est gérée d’une main de maître. C’est souvent le point fort de cette nouvelle génération de réalisateurs du cinéma d’horreur. Et bien, Natalie Erika James n’est pas en reste. Grâce à ses trouvailles de mise ne scène, on a peur, on stresse, quasiment constamment et sans passer par des jumps-scares poussifs. Le jeu sur les ombres et les éclairages est probablement ce qu’il y a de plus réussi : ceux-ci transforment complètement la maison en fonction de leur utilisation. La bâtisse est d’ailleurs un personnage essentiel de l’œuvre, véritable métaphore de l’esprit humain, les héroïnes s’y perdent, dans ses couloirs minuscules ou y font des trouvailles inattendues.
Mais ce qui amène Relic au rang des grands films de genre de son temps, ce n’est pas l’aspect formel, c’est ce qu’il nous raconte. Ce moment où l’on comprend ce que veut nous conter le film (la toute fin), c’est à cet instant précis que la claque opère. L’utilisation de l’horreur afin de représenter les étapes d’une pathologie de plus en plus répandue touche juste. La peur s’envole alors et laisse place à la mélancolie, la tristesse, la culpabilité parfois même la poésie. Ce sont ces émitions qui nous foudroient et font passer Relic d’un petit film d’horreur efficace à une drame percutant et nécessaire.
Alors oui, pour les grosses frayeurs, on repassera. Car ici, ce n’est franchement pas l’essentiel. On parle ici de l’horreur intime, celle qui parle au plus grand nombre. Et aussi d’amour, ce qui est trop rarement abordé. Rendez-vous au cinéma le 7 octobre prochain pour une immersion dans une famille dysfonctionnelle, qui vous fera probablement réfléchir.
Benjamin Germany