Aux vues du final de Saw 3, on aurait cru, voire esperé pour certains, que la saga se termine pour de bon. C’était sans compter sur l’odeur des billets verts, Jigsaw et ses pièges peuvent encore rapporter des millions dans les caisses, pourquoi s’en priver ? Daren Lynn Bousman rempile pour la troisième fois en tant que réalisateur, le casting des précédents opus répond à nouveau
présent, le principal changement se trouve du côté du scénario, écrit par deux nouveau venu dans la saga : Marcus Dunstan et Patrick Melton, plus tard créateurs de l’excellente saga The Collector.
Le récit est scindé en deux parties, on a d’une part la continuité de la franchise avec des flics qui recherchent un nouveau disciple de Jigsaw bien décidé à continuer l’oeuvre de son mentor. De l’autre côté, on trouve les origines du tueur au puzzle. Si vous vouliez savoir comment John Kramer est devenu Jigsaw, cet opus n’est pas à rater. Les scénaristes reprennent ici l’intrigue policière qui fut occultée dans le troisième film, ce qui permet à Saw 4 d’être plus proche dans sa structure du premier Saw plutôt que de ses suites.
Ceci permet-il un meilleur film que le précédent ? Oui et non. Car si Saw 4 est un spectacle qui ravira les fans et que les autres regarderont sans ennui, narrativement c’est la confusion qui règne. A force de flashbacks qui revisitent les scènes des précédents films, on est un peu perdu dans la timeline de l’univers de Saw, si bien que la dernière partie du film devient incompréhensible, avant que l’inévitable twist finisse par tout nous expliquer. En dehors de ça, rien à signaler, le cahier des charges est à nouveau respecté : Bousman continue ses effets de camera et de montage toujours aussi irregardables : son filtre couleur pipi est là, les pièges, toujours aussi originaux et gores sont toujours aussi impossibles dans leurs mise en place. Hormis la chanson de générique de fin surprenante car interprétée par le groupe Japonais X Japan, la saga s’installe dans sa routine. Malheureusement, le sang neuf peut encore attendre…
Par Jonathan Roch