Un film vient d’être réalisé sur les horribles crimes perpétrés dans la ville de Woodsboro. A l’occasion de sa sortie, les meurtres reprennent de plus belle et Sidney, devenue étudiante au Windsor College, semble encore être visée. Gale, l’insolente journaliste, toujours à l’affût de la moindre information, est également présente, tout comme Dewey, qui a échappé miraculeusement à la première vague de meurtres. Malgré son handicap, il tente de découvrir le mystérieux tueur alors que les victimes s’accumulent dans l’environnement immédiat de l’établissement. Mais qui peut bien se cacher derrière le masque du meurtrier ? Les uns et les autres se perdent en conjectures…
“On prend les mêmes et on recommence” c’est ce qu’ont dû se dire Craven et Williamson quand ils ont élaboré cette suite après le triomphe du premier Scream. L’envie de surfer sur la vague du succès a visiblement été très forte puisqu’il leur a fallu tout juste un an pour mettre en chantier et tourner ce Scream 2. Il faut dire qu’entre temps, des concurrents comme Urban Legend ou Souviens-toi l’été dernier avaient vu le jour. Craven, ne voulant pas leur laisser tous les bénéfices de son idée originale s’est mis en tête d’offrir à Scream une trilogie, rien que ça.
Histoire de rester fidèle au premier épisode et ne pas désorienter le public, les acteurs restent les mêmes (en tout cas pour les survivants du 1er épisode) et le scénario reste inchangé : un tueur au masque qui exécute tout l’entourage de Sydney et dont on ne connait pas l’identité. Si la scène d’ouverture, très efficace et glaçante pouvait laisser présager un ton légèrement différent, le reste du film est malheureusement assez prévisible et souffre beaucoup de la comparaison avec son aîné. Certes les personnages ont évolué : Syd essaie de se remettre de la tragédie et s’est coupée les cheveux, Dewey boîte et a quitté la police, Gale est encore plus arriviste et s’est fait des mèches rouges : vous l’aurez compris, seules les coupes de cheveux changent au final.
Et c’est bien dommage : à trop vouloir ne prendre aucun risque, le film se révèle assez conventionnel et attendu, et finit par décevoir le spectateur avide de sang. Car niveau horreur, là aussi c’est la déception : même si Scream 2 offre davantage de victimes, il y a paradoxalement moins de sang et moins de violence. Ghostface se montre pourtant inventif et incisif mais trop de scènes sont filmées hors champ pour véritablement effrayer. Au lieu de mettre le paquet côté horrifique, Craven préfère se la jouer Dawson avec une histoire d’amour entre l’héroïne et son chéri ( forcément, sur la liste des suspects ) qui a du mal à passer.
En parallèle, ce que l’on avait particulièrement aimé dans Scream, à savoir la parodie des films d’horreur tout en leur rendant un hommage appuyé, n’est plus vraiment présent. A la place, on retrouve ici une réflexion sur l’influence du cinéma sur le comportement des jeunes de l’époque ( enfin d’il y’a 10 ans ), un débat très en vogue alors que des évènements en marge de Scream avaient été observés aux Etats-Unis. Cette tentative d’élaboration sociologique tombe un peu à plat, un slasher qui se prend au sérieux, il ne manquerait plus que ça …
Quelques bonnes idées de mise en scène sont à sauver malgré tout, notamment les poursuites dans les salles d’archives vidéo du campus ou la séquence au sein de la voiture de police, assez bien pensée. Mais finalement, Scream 2 n’égale jamais le film précédent et a le mérite de nous préparer au pire : Scream 3.