Todd Strauss-Schulson est un réalisateur venant, à la base, de la publicité et du clip. Pour ses premiers pas au cinéma, on le met aux commandes d’un volet de la saga Harold et Kumar. Après la perte de son père, il revient avec Scream Girl (ou The Final Girls en version originale) et voit en ce scénario le moyen de parler de sa blessure récente. En effet, Scream Girl nous raconte l’histoire d’une jeune fille ayant perdu sa mère actrice dans un accident de voiture. Alors qu’elle se rend à une séance du film culte de sa mère (un slasher), un incendie se déclenche et elle se retrouve, avec ses amis, projetée dans l’univers du film. Un concept un peu fou, mais que vaut le film réellement ?
Le concept et son traitement sont assez originaux. C’est une mise en abîme plutôt habile servie par une mise en scène et une photographie haute en couleurs. Sur beaucoup de points, Scream Girl rappelle l’esthétique de Détention réalisé par Joseph Kahn venant lui aussi du clip vidéo. Des plans audacieux et des couleurs très vives. On peut également les rapprocher sur le côté barré de leur histoire.
Scream Girl est clairement une parodie de l’âge d’or des slashers. Tous les clichés sont présents, de la bande d’ado moniteurs de colonies de vacances aux scènes sexy ponctuées par un meurtre sanglant. Dans ce domaine, le film est jubilatoire. Il y a des personnages et des situations à mourir de rire dans le film. Evidemment, le film est bourré de références, parfois un peu gratuites mais souvent judicieuses (le meurtrier est une pâle copie de Jason Voorhees, le sanglant assassin de Vendredi 13).
Jusqu’ici, c’est réussi mais rien de bien original. Ce qui fait la force du film est la quête de deuil du personnage principal, elle donne une dimension émotionnelle assez inattendue dans ce genre de production et ça fait du bien. On sent tout l’intérêt du réalisateur qui, comme son personnage, se sert d’un film pour faire le deuil d’un parent. C’est malin et honnête.
Bref, vous l’aurez compris, Scream Girl est une parodie de slasher réussie où l’on ne s’ennuie pas malgré de petites longueurs. De plus, l’émotion qui s’en dégage nous montre que nous sommes devant un produit plutôt rare et bienvenue. Alors malgré son titre légèrement repoussant, foncez voir Scream Girl disponible un peu partout en VOD !
Benjamin Germany