Entre 2007 et 2011, douze pieds sectionnés ont été retrouvés au large des côtes de l’Ouest canadien. Les policiers restent perplexes et désemparés face à ce phénomène. CNN, ABC, CBC, MSNBC, BBC, CTV ainsi que National Geographic s’intéressent alors de près à ce mystère macabre. En 2007, un groupe d’étudiants a choisi de mener une enquête filmée sur la légende du meurtrier à la hache, Kanaka Pete. Pendu en 1867 suite au meurtre de quatre personnes, il fut inhumé dans une tombe anonyme. Partis à la recherche de cette fameuse tombe dans une zone réputée pour ses phénomènes paranormaux, les jeunes imprudents ne vont pas tarder à être portés disparus. En janvier 2012, la cassette vidéo de ces étudiants a été retrouvée par une source anonyme. En 2013, la vidéo a été rendue publique.
Partir à la recherche de films très peu distribués peut conduire à des bonnes surprises (Evil Things, The Den) mais aussi à des navets redoutables (Eyes in the Dark, Death of a Ghost Hunter). A cette dernière catégorie vient donc s’ajouter l’opportuniste Severed Footage.
Profitant de la grande mode du found footage, le film puise essentiellement son inspiration (nous parlerons plutôt de plagiat éhonté) du côté de l’oeuvre qui a relancé les productions du genre en 1999, à savoir Le Projet Blair Witch. Un projet vidéo sur une légende entourant des disparitions mystérieuses dans les bois, un camping qui tourne mal, des courses effrénées entre les arbres… Severed Footage va même reprendre quasi à l’identique la séquence de la tente secouée en pleine nuit! L’affiche du film ne s’en cache pas non plus, le projet n’a clairement pas décidé d’innover et préfère se complaire dans une relecture sans intérêt.
50 minutes, c’est environ le temps qu’il faudra pour que l’action (c’est un bien grand mot!) daigne démarrer. Mais là où Le Projet Blair Witch parvenait à instaurer une certaine atmosphère, Severed Footage livre du vide. L’exposition se traine, tournant autour de jeunes étudiants sans intérêt qui blablatent sans fin. Dès lors que leur camping commence, il faudra subir les innombrables soubresauts de caméra, le jeu consternant des protagonistes (mention spéciale au casting féminin) et le néant abyssal niveau frissons. C’est à coup sûr le film que les réfractaires du found footage devront éviter tant il en compile tout ses plus gros défauts. A se demander comment il est possible d’être aussi peu ambitieux.
Apparemment, et comme l’affiche ne manque pas de le préciser, Severed Footage s’inspirerait de faits réels. Il paraitrait que les phénomènes paranormaux sont fréquents sur l’île de Newcastle. Certains esprits mécontents hanteraient les lieux, et parmi eux le meurtrier Kanaka Pete. Ce dernier, selon plusieurs écrits sur le sujet, a en 1869 surpris sa femme en plein adultère incestueux avec son propre père, et dans un accès de rage les a sauvagement découpés en morceaux avant de s’attaquer à la mère et à leur petite fille. Pourchassé puis pendu, il aurait juré avant de mourir qu’il reviendrait se venger. Les rumeurs vont bon train sur des manifestations surnaturelles une fois la nuit tombée. Certains disent avoir entendu des cris ainsi que des coups de hache, et d’autres rapportent des curieuses histoires de disparitions.
Avec un tel sujet de départ, on se dit qu’il y avait matière à délivrer une histoire de fantômes efficace mais malheureusement on ressort de cette navrante expérience avec le sentiment d’avoir rarement vu pire. Cette critique est pour nous l’occasion de vous éviter une perte de temps. Car pour une telle supercherie, 1h27 c’est déjà beaucoup trop.
Critique par Sébastien Dm