Sorti en novembre 2012, Sinister avait marqué les esprits par son atmosphère inquiétante et son boogeyman mystérieux qui faisait du film de Scott Derrickson un des films les plus inquiétants de ces dernières années. Avec une mise en scène efficace et des effets horrifiques dont on ressent encore les frissons aujourd’hui, Sinister sortait indéniablement du lot.
C’est donc avec une certaine impatience qu’on attendait cette suite, inévitable orchestrée par Jason Blum (encore lui !) bien décidé à se faire un max de blé en s’appropriant toutes les productions horrifiques américaines du moment.
Une chose est sûre, et on va vous éviter tout suspense : Sinister 2 n’est pas à la hauteur du premier épisode. Malheureusement, c’est un scénario qui semble se répéter chez Mr Bloom : faisons une suite un peu gratuite et vidée de toute son essence pour surfer sur le succès du premier film (coucou Insidious).
On peut pourtant reconnaître à cette suite inutile une chose : Ciaran Foy (Citadel) se sert de la mythologie du premier film pour développer son histoire en surfant sur la fin de l’épisode précédent et sur ce fameux pacte entre les « enfants ». Il réutilise aussi un personnage secondaire de Sinister pour en faire le héros de cette suite, une sorte d’anti-héros d’ailleurs, peu sûr de lui qui aurait gagné à être davantage mis en valeur.
Mais si la tentative est louable, sa réussite l’est beaucoup moins. Car Sinister 2 passe son temps à essayer de recoller les morceaux d’histoire avec le film précédent : explications foireuses, boogeyman à la fois sur et sous exploité, « conclusion » bancale… Pourtant, c’est Scott Derrickson qui s’est chargé de l’écriture…
En choisissant de mettre les enfants au premier plan, les scénaristes font perdre à Sinister 2 tout ce qui faisait le charme du premier. Ils ont en effet mis de côté ce suspense terrifiant pour se concentrer uniquement sur les méfaits du démon, en oubliant la dynamique du thriller qui était tellement réussie.
Le pire de tout, c’est que Sinister 2 ne fait pas peur : les petits films des mises à morts ont perdu de leur saveur, et ne sont pas si inventifs (ou peut-être trop). Le film est émotionnellement basique et ne peut compter que sur les sursauts sonores pour faire frissonner les spectateurs. Et encore, si ces effets parviennent à faire mouche sur les âmes sensibles, les amateurs de films d’horreur ne seront pas du tout surpris par des jump scares trop facilement prévisibles.