Sorti tout droit sorti de l’écurie Oren Peli et autres responsables des Paranormal Activity, The Bay se présente comme le found footage de l’été. Point de fantôme ici, ni de maison hantée aux portes claquantes, ce nouveau montage de fausses archives vidéo s’attarde à décrire la journée cauchemardesque vécue par une petite ville côtière américaine. Ses habitants vont y vivre une fête du 4 juillet très vite troublée par ce qui semble d’abord être une étrange épidémie avant de finir en invasion cauchemardesque.
Une journaliste à qui il n’arrive finalement pas grand-chose…
L’affaire ayant été étouffée par le gouvernement américain, The Bay se présente comme un montage de vidéos récupérées via un site web et commenté par une apprentie journaliste qui se trouvait sur les lieux au moment de la catastrophe. Chat vidéo d’une gamine, rapport d’un couple d’océanographes, caméras de surveillance, vidéos policières, instants volés lors de l’escapade en mer de deux amoureux…. Ce parti pris de multiplier les sources permet à ce found footage d’éviter le rythme soporifique des films du même genre. Il autorise également une structure chronologique ambitieuse permettant de croiser les genres faux-documentaire, thriller écologique et film d’horreur. Aux images se déroulant durant la fameuse journée en répondent ainsi d’autres, tirées d’archives passées, et dévoilant au fil du film la véritable teneur (bien repoussante) du mal rongeant de l’intérieur les habitants.
Femmes, enfants… Personne n’est épargné…
Présentée comme “crédible”, la catastrophe en cours dans The Bay en est d’autant plus prenante. Elle brasse plusieurs thèmes écologiques malheureusement un peu trop d’actualité, des stéroïdes donnés aux poulets d’élevages aux traitements des déchets. S’y ajoute un soupçon de conspirationnisme – pour le côté bis du film – avec des autorités aussi zélées dans la dissimulation que complètement dépassées et inutiles durant la crise. Pour le reste on retrouve les éternels clichés post-Dents de la Mer avec son maire pourri ayant trop longtemps dissimulé le problème…
A la surprise de retrouver Barry Levinson (Rain Man, Le Secret De La Pyramide…) à la réalisation, s’ajoute celle de découvrir un film aux effets gores parfois vraiment répugnants. La réelle nature de l’invasion étant propice aux effets crades, le réalisateur s’en donne à cœur joie et multiplie les plans de corps infectés et autres joyeusetés bien graphiques, cela quitte à recourir à des CGI parfois assez mal intégrés.
On ouvre grand la bouche !
Parmi toutes ces bonnes intentions, un point noir devient malheureusement très vite gênant : à trop vouloir traiter plusieurs intrigues en parallèle, ces dernières se réduisent finalement à très peu de choses. Le scénario est ainsi tellement occupé à faire passer son message écolo un peu lourdaud, martelant même plusieurs fois les mêmes bouts de séquences comme un Michael Moore du pauvre, qu’il en oublie complètement des personnages souvent réduits à de simples outils de démonstration. On en attendait ainsi un peu plus du périple de la journaliste qui semble faire du sur-place pendant tout le film ou de ce couple – avec la jolie Kristen Connolly – à l’histoire complètement survolée. On ne parle même pas du sort du couple d’océanographes, grosse blague du film, alors que le potentiel “bébête aquatique monstrueuse” était pourtant très alléchant…
Critique par Alex B
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Trailer :