Il y a vingt ans des lycéens montaient une production de la pièce The Gallows dont la représentation avait fini en drame avec la mort sur scène de son acteur principal. Vingt ans plus tard, la nouvelle génération de lycéens souhaite exorciser cette tragédie en rejouant la pièce. Mais à la veille de la représentation se réveille un esprit bien décidé à se venger.
Nouvelle production à micro-budget Blumhouse, The Gallows est le dernier film soutenu par Jason Blum (American Nightmare, Insidious et à peu près toute production horrifique de ces dernières années).
Pour en remettre une couche, The Gallows est un énième found footage qui ne profite pas de cette fantaisie pour proposer une mise en scène crédible. Pire, là où le found footage devrait immerger le spectateur dans l’histoire, il apporte ici une sorte de filtre qui fait que le film manque de réalisme, un comble ! On n’entre donc jamais dans l’histoire, et on n’accroche jamais à ces personnages foireux tout droit sortis de Premiers Baisers, beaucoup trop mal écrits.
En réalité, l’histoire générale laisse à désirer. Même si le postulat de base est intéressant (une école hantée par un accident ayant eu lieu 20 ans auparavant), ce qu’en fait le réalisateur est à peu près totalement raté. Raté dans les intentions : la « vengeance » ne tient pas debout et on a même du mal à comprendre la logique des choses ( peut-être parce qu’il n’y en a pas). Tout le film repose donc sur un postulat bancal.
Raté dans la peur également : tour à tour fantôme, esprit frappeur puis tueur en chair et en os, le « méchant » souffre d’un manque de cohérence et il n’est finalement jamais très angoissant. Sa mythologie et son background n’étant pas très impressionnants.
Seule l’esthétique sauve un peu le métrage : les décors du lycée maudit sont vraiment réussis et celui-ci apparaît totalement différent une fois la nuit tombée. La fameuse « scène » et le décor de la pièce de théâtre sont également bien trouvés, ils contribuent à installer une certaine ambiance qui aurait pu donner quelque chose si les autres aspects du film avaient été tout aussi travaillés.
En bref, The Gallows est symptomatique du cinéma d’horreur d’aujourd’hui : il manque cruellement d’ambition. On y trouve de belles idées, ces scènes correctement filmées et les frissons sont presque là. Mais plutôt que de créer quelque chose d’inédit, on cherche juste à copier/coller ce qui a déjà fonctionné précédemment pour être certain de s’en mettre un max dans les poches. Dommage.