Après Halloween 2 et la vague d’avis négatifs qui s’était abattue sur le traitement de Rob Zombie, c’est maintenant son petit dernier, The Lords of Salem, qui semble se faire étriller par les critiques. Conséquence : Rob Zombie a récemment annoncé que ce film était sa dernière réalisation dans le genre horrifique. Alors, The Lords of Salem, film incompris ou ratage sur toute la ligne ?
Une ouverture digne d’un film d’inquisition italien…
Un peu comme une récente vague de films type The House Of The Devil, The Lords Of Salem se veut dans la veine des films des seventies, privilégiant une progression lente, propice à une atmosphère de plus en plus inquiétante et abandonnant les tics scénaristiques utilisés aujourd’hui pour secouer le spectateur à intervalles réguliers. Le film suit donc la longuette descente aux enfers de Heidi Hawthrone (Sheri Moon Zombie), dj de radio et ancienne junkie, assaillie par des forces obscures suite à la réception d’un étrange vinyle enregistré par un groupe nommé The Lords Of Salem. Parmi les personnages secondaires, on retrouve le barbu Jeff Daniel Philipps et ce bon vieux Ken Foree en collègues dj improbables tandis que Bruce Davinson joue le rôle de l’écrivain qui semble être le seul à vouloir quelques rebondissements dans cette histoire.
La trame scénaristique se veut intimiste, l’action ne sortant guère de l’immeuble si ce n’est pour quelques incartades dans la station de radio, et permet à Rob Zombie d’offrir à sa compagne un rôle encore un peu plus éloigné de celui de pin-up de service, la confrontant à des éléments tout droit sortis de la trilogie des Appartement de Polanski (soit le Locataire, Rosemary Baby et Répulsion). Coiffée de dreadlocks crados et marquée par les signes de cuites à répétition, Sheri Moon Zombie se tape donc la totale sans sourciller une seconde : voisines étranges et un peu trop protectrices, appartement plus glauque tu meurs, apparitions de sorcières mortes sous l’inquisition, témoignage d’un expert en sorcellerie pile poil au bon moment…
Un appart à la décoration cosy tout en étant un poil arty, parfait pour
une redescente de crack couplée à une malédiction ancestrale
On apprécie toujours autant la mise en scène d’un Rob Zombie arrivant sans peine à installer une atmosphère ténébreuse et déployer une imagerie saisissante, cela notamment au détour de scènes de sabbat assez originale. Certains plans attestent toujours d’une véritables passion pour le genre et d’une envie comme rarement vue ailleurs de partager avec le spectateur des images et sensations jusqu’alors inédites. On peine par contre à lui pardonner une “intrigue” aussi laborieuse et aux enjeux sous-développés. Le réalisateur et scénariste se révèle ainsi incapable de maintenir l’intérêt du spectateur une fois passée la moitié du métrage. L’histoire est sans surprise et se déroule essentiellement via des ficelles improbables. Comment croire ainsi plus de trois secondes à ces dj de radio passant régulièrement à l’antenne trente secondes d’une musique exécutée avec un tambour et un violon défoncé, et de plus joué par un groupe inconnu ? Dans la même veine, Rob Zombie mise un peu trop sur notre crédulité en imaginant qu’un concert puisse être organisé et que les dj’s s’y rendent toujours sans se demander d’où sort ce groupe ni même comment une salle ait pu accepter de les programmer.
Un plan digne de n’importe quel clip ou film de Rob Zombie ou l’histoire
d’un réalisateur qui ne sait pas dire non
On peut apprécier les films au décryptage difficile, les œuvres demandant un peu plus d’implication du spectateur que pour le énième Saw ou slasher lambda, et savoir également reconnaître un vrai vide sous la surface tape à l’œil Tout comme son personnage principal disparaît de la manière la plus improbable qui soit, laissant les personnages secondaires sur le carreau au détour d’une simple porte et sans aucune explication, Rob Zombie se réfugie dans l’idée de dimension parallèle – entre Lucio Fulci et David Lynch – à grand coup d’effets hallucinatoires. Derrière les fameuses séquences clippées prenant alors le relais, recyclant l’imagerie déviante depuis les débuts de sa carrière, aspirant au trip hallucinatoire dans la lignée d’un Jodorowski, le réalisateur laisse son spectateur sur la touche au moment où il aurait fallu nourrir un peu plus son histoire. Une échappée à l’onirisme superficielle et à l’intérêt limité, peinant à compenser l’absence d’un véritable auteur aux commandes.
Critique par Alex B
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Trailer
rob zombie signe avec the lords of salem un film intimiste rendant hommage à plusieurs realisateurs comme polanski, ken russel et john carpenter. du coup il oublie qu’il est aussi lui un grand. voir devil’s rejects et halloween vous comprendrez. le film regorge de scènes fulgurantes mais se disperse parfois avec trop de seconds rôles encombrant et inutile. le scènario aurait pu être mieux ecrit également et plus clair car, certaines zônes d’ombres laissent le spéctateur parfois sur le carreau. néanmoins le film demeure agréable grace à son actrice principale. note : 3/5