On s’était promis de ne plus y croire. Après avoir vu le désastreux Predators en 2010, on croyait être tombés au fond du trou. Mais Hollywood à cette capacité à nous étonner toujours plus, dans le positif comme dans le négatif. Et on a bien failli tomber dans le panneau, avec le dernier trailer de The Predator , la curiosité et l’impatience étaient revenus. Alors, que vaut le film de Shane Black ?
Dès la première minute, The Predator est une catastrophe : on nous plonge directement sans aucun suspense ni aucune subtilité dans le crash du vaisseau alien. Et on nous introduit de suite des personnages plus idiots les uns que les autres : on regarde sa montre, seulement 15 minutes de film. Ca va être long…
Donc, on a un groupe de prisonniers, une équipe de bras cassés qui lancent des vannes pipi-caca toutes les 3 secondes. Mais aussi des scientifiques. Car oui, la méchante armée américaine a récupéré un Predator et va l’étudier pour augmenter ses capacités sur le terrain. Original non ? Les soldats embauchent une biologiste jouée par Olivia Munn, qui va bénéficier du rôle le plus bête vu depuis des années : 5 mn chrono après son arrivée dans le labo secret, le monstre se réveille et tue tout le monde. Prévisible.. Alors que fait notre héroïne ? Elle prend les armes et course le Predator le plus naturellement du monde comme si elle avait fait ça toute la vie (après s’être mise nue pour une raison tout à fait gratuite, bref.)
C’est sans doute le plus rageant dans le long-métrage : l’écriture est un ramassis de clichés, lourds, des dialogues qui tombent à plat, des réactions des personnages tantôt prévisibles, tantôt incompréhensibles. Le film tente de renouer avec le commando du premier Predator. Mais les nouveaux protagonistes sont à mille lieux du charisme des Schwarzenegger, Carl Weather ou Bill Duke (dans lequel apparaît d’ailleurs le réalisateur Shane Black). Evidemment, le Predator gigantesque du film impressionne, mais les scènes de combat s’enquillent sans originalité, jusqu’à lasser, car se moque totalement du sort réservé à ces tacherons.
La réalisation n’est pas meilleure : la chasse à l’homme est grotesque et jamais passionnante, filmée et montée avec les pieds. Dès que le film commence à remuer un peu, on nous assomme de plans dans tous les sens, de sorte qu’on perd totalement le fil de l’action. La violence graphique, pourtant présente, n’impressionne jamais. Shane Black voulait que son film soit classé R – Rated (interdit aux moins de 17 ans) car, selon lui, « PG-13, c’est pour les mauviettes. ». Malheureusement, le résultat est plus risible que convainquant. On ne parle pas des dernières 20 minutes qui sont totalement ridicules, mais qui ont le mérite de nous apporter ce que l’on attend vraiment : la fin de ce calvaire.
En bref, Shane Black signe un The Predator de bas étage, qui nous fait relativiser Predator 2 (si, si!). Alors on prie pour que le massacre s’arrête là, et qu’aucune suite à cette purge ne voie jamais le jour.