Pour sa première réalisation, Dave Franco donne dans le cinéma de genre et plus précisément dans le home invasion, tout du moins sur le papier, car en images, The Rental ressemble uniquement de loin au résumé et au trailer qui nous ont attiré dans les salles.
Si l’intrigue est en apparence simple, deux couples louent une maison en bord de mer pour le week-end, une mystérieuse présence rode et la petite fête va rapidement tourner au cauchemar, il est étonnant de voir à quel point Dave Franco ( également co-scénariste) complexifie inutilement le script et se prend les pieds dans le tapis. Car le premier problème du film vient du scénario : déjà, la première heure de The Rental a tout du thriller vu et revu, ou chaque élément de tension qui alimente le groupe est prêt à faire éclater la violence au sein de celui-ci, tension qui n’existe pas puisque c’est l’ennui qui s’installe avec des petites sous-intrigues qui ne servent aucunement le récit.
Deux personnages aux relations ambiguës passent à l’acte ? Aucune surprise puisque les premières images ne laissent aucun doute quant à un adultère qui ne demandait pas tant de développement. Le gérant de la location est un raciste qui en a après l’une des protagonistes qui est d’origine Arabe ? Élément scénaristique qui n’est là que parce qu’il est dans l’air du temps. Ces deux exemples résument parfaitement The Rental : un film qui s’éparpille dans un développement hasardeux qui non seulement s’étale sur une durée qui bouffe les trois quarts du métrage, mais qui a également du mal à se faire exister les multiples petits éléments scénaristiques lâchés ici et là, jusqu’à ce que le réalisateur décide de se réveiller, tout comme le spectateur, dans les vingts dernières minutes où le tueur fait son apparition, et semble issue d’un autre film !
En effet à l’inverse de ce qui a précédé, les dernières minutes sont tellement punchy qu’on en vient à se demander si cet élément n’a pas été ajouté à la dernière minute. Ce sentiment est renforcé par les méthodes de l’assassin, dont on ne saura d’ailleurs absolument rien, puisqu’il va torturer psychologiquement ses victimes en dévoilant leurs secrets. Mais voilà, les dernières images nous dévoilent un modus operandi bien moins complexe, qui va en totale contradiction avec ce qui a précédé ! Bonjour la cohérence…
Si l’on sauvera tout de même son casting impeccable, une ambiance sonore qui l’est tout autant, et quelques rares apparitions réussies du tueur, très “Carpenteriennes”, soit environ cinq minutes de bande sur un total d’une heure trente, il n’y a rien d’autre à sauver de The Rental, qui confond le thriller et le film d’horreur, la tension et l’ennui avec une habilité qui, quelque part, force le respect.
Par Jonathan Roch