Que des thèmes forts ont été travaillés dans The Room : la tentation, la maternité, l’ordre naturel, la morale… C’est un pari risqué de mêler autant de thèmes philosophiques dans une même œuvre sans en faire une soupe indigeste. Et pourtant, le pari est ici réussi. The Room est profond, très profond, cela devient rare dans le cinéma fantastique actuel et pourtant, cela mène à de grandes œuvres. The Room est riche de sens, mais parfois pas assez complexe, certains éléments sont certes difficiles à saisir et on ne peut clairement pas dire que l’histoire est simple, loin de là.
Mais il est vrai que trop d’explications sont données, que le mystère se dévoile un peu trop et que le film tourne à l’essai philosophique dictant une certaine conduite sans laisser place à d’autres points de vue. Certes, le but de l’œuvre n’est pas d’ouvrir un débat mais il aurait été très intéressant de laisser certaines questions en suspens pour que chacun y aille de son interprétation. Mais The Room s’en sort très bien, les thèmes sont approfondis, pertinents à l’histoire et très bien développés. Cette profondeur scénaristique est accompagnée d’un visuel presque irréprochable. Un quasi huis clos partagé entre l’enfer et le paradis, accompagné par de belles images et d’une photographie sublime qui met parfaitement en valeur le récit déchirant.
Fort en émotion, The Room relève plus du drame que de l’horreur mais la situation dans laquelle se retrouvent les protagonistes a tout d’une histoire terrifiante. Peu importe le genre auquel il appartient, le film est une réussite, il est original et bien travaillé. On aurait pu pousser l’image encore plus loin et partir dans des scènes au visuel surréaliste ( qui se seraient parfaitement accordé à l’histoire ) mais globalement la qualité est là. On sent malgré tout une volonté d’adoucir le tout pour séduire le grand public, dommage, cette sécurité se fait ressentir à bien des égards et rabaisse un peu le film.
Quoi qu’il en soit, The Room a de quoi plaire à la majorité : adapté à un public plus large que les autres films présentés à Gérardmer, il touche tellement de thèmes différents qu’il est impossible de ne pas être sensible à l’un d’eux. Une jolie découverte qui place beaucoup d’espoir en son réalisateur Christian Volckman. Malgré tout The Room repart bredouille du festival, pas assez osé, pas assez piquant ; le film est bon mais trop lisse, et finalement assez plat. Un léger manque de pep’s, le film reste néanmoins bon et vaut largement le détour. A voir sur les écrans le 25 mars.
Par Joanny Combey