Apparu en 2013 au sein d’une vague de Home Invasion, dont le American Nightmare de James DeMonaco, Torment s’est dévoilé au Screamfest Horror Film Festival avant une sortie direct to DVD.
Cory emmène son fils Liam et sa nouvelle épouse Sarah dans un chalet de vacances. Dans ce contexte de famille recomposée où Liam entre en conflit avec sa belle-mère, ils seront attaqués par une famille de psychopathes masqués.
Un pitch très ordinaire dont on espère un traitement original et efficace qui éviterait de tomber dans la redite. Le genre s’est auparavant illustré avec des titres comme The Strangers (Bryan Bertino – 2008), You’re Next (Adam Wingard – 2012) ou encore American Nightmare, et déjà le Home Invasion semble un peu faire du sur place…
Adam Wingard avait bien tenté d’y injecter un peu d’humour mais globalement les surprises se font rares depuis Haute Tension (Alexandre Aja – 2003) ou Ils (Xavier Palud & David Moreau – 2006). De fait, Torment sera t-il LA nouvelle référence du genre? Ça semble bien compromis pour plusieurs raisons.
Tout d’abord les personnages. Ici, nous sommes donc en présence d’une famille recomposée qui a bien du mal à connaître une parfaite harmonie. Après la mort de sa femme, Cory a retrouvé l’amour en la personne de Sarah. Mais son fils, gosse antipathique dès sa première apparition à l’écran, n’est pas de cet avis et ne supporte pas l’idée que sa mère puisse être remplacée. Partis s’isoler au cœur de la forêt (évidemment !) dans l’espoir d’apaiser les tensions et de reconstruire une cellule familiale équilibrée (ben voyons !), ils vont être confrontés à des visiteurs pas franchement les bienvenus. Enfin si, car face au danger qu’ils représentent, le sale gosse va enfin accepter la présence bienveillante de sa belle-mère ! Du sentimentalisme attendu et inutile, uniquement là pour combler l’absence d’empathie tout au long du métrage. Le réalisateur s’imagine qu’un petit drame familial bidon comme contexte va l’abstenir de creuser l’écriture de ses personnages.
Et nous voilà donc avec un Robin Dunne mollasson, une Katharine Isabelle cruche au possible, et un mioche tête à claques dont le sort nous est complètement égal…
Confrontés au danger, ils deviennent une véritable caricature du cinéma d’horreur. Ils choisiront par exemple de se cacher à l’étage de la maison plutôt qu’à l’extérieur et, une fois réfugiés dans une pièce, ne vont pas hésiter à en sortir pour vérifier quel est ce petit bruit suspect que l’on entend dans le couloir… Le summum étant Katharine Isabelle qui, tout en essayant de semer les psychopathes dans les bois, hurle le nom de son homme avant de tirer une fusée de détresse !
Soit on en rit, ce qui n’est pourtant pas le but ici, soit on finit particulièrement agacé par tant de bêtise…
Quant à l’intrigue, rien de nouveau à se mettre sous la dent : une maison isolée dans les bois, des individus masqués qui s’y introduisent, plus de téléphone…
Si parfois un scénario plutôt léger peut bénéficier d’une atmosphère singulière et efficace, ici aucune surprise. Le frisson n’est pas vraiment au rendez-vous, Jordan Barker se contente juste d’aligner des séquences de suspense sans convictions et déjà vues.
On peut néanmoins reconnaître que l’action démarre assez tôt, nous épargnant les longueurs d’une exposition à rallonge. Mais l’ingéniosité est absente. Torment a beau déballer un final qui révèle le mobile des assaillants (que l’on devine assez vite), rien n’y fait, on reste ici au statut de tentative dénuée d’originalité. Dommage car le look des tueurs, affublés de masques conçus avec des peluches, était plutôt bien pensé, faisant directement écho au contexte famille / enfance du film.
Quoi qu’il en soit, on ne vous incitera pas à vous jeter sur ce petit film d’horreur fort banal, faiblard et prévisible qui malgré un format court (1h20) génère assez vite ennui et agacement.
Critique par Sébastien D.
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