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Trailer park of terror

Affiche du film "Trailer park of terror"

© 2008 Trailer Park Partners − Tous droits réservés.

Bienvenue chez les bouseux sataniques

Tu ne connais pas Steven Goldmann ? Normal. A moins d’être fan de country américaine et t’être enfilé les dizaines de clips qui lui ont valus plusieurs récompenses dans les années 90, difficile de connaître le réalisateur de ce « Trailer Park Of Terror » récemment sorti chez nous en DVD.

Adapté d’un comics édité chez Imperium, le premier film d’horreur de Goldmann suit le calvaire d’une bande de jeunes revenant d’un séjour à la montagne organisé par leur centre de réinsertion. Après un accident de car, la petite troupe part se réfugier dans un parc de mobile home. Un abri malheureusement hanté par une bande de rednecks zombifiés et amateurs de sévices en tout genre, le traitement variant selon les personnalités bigarrées des bouseux. Ces derniers sont frappés d’une malédiction sévissant depuis un pacte passée entre le Satan et l’une des habitantes, la belle Norma, alors prête à tout pour venger l’assassinat de son amant.

© 2008 Trailer Park Partners − Tous droits réservés.

Un réalisateur issu du clip qui se met au film d’horreur ambiance redneck avec références à « 1000 Maniacs » à l’appui…  Il n’en faut pas plus pour que certains magazines nous annoncent le nouveau Rob Zombie. Le réalisateur dispose cependant d’un pedigree plus proche de la country ultra-commercial des Faith Hill ou Shania Twain que du Metal Indus sous inspiration cinéphilique bis. Cela même s’il a réalisé un clip pour Metallica en 1989. Goldmann se contente plutôt ici de marcher sur les pas de Zombie sans style ni grande inspiration, lâchant lourdement quelques références pré-mâchées comme cette première scène où deux rednecks discutent du film « 1000 Maniacs ».

© 2008 Trailer Park Partners − Tous droits réservés.

L’ouverture du film fait craindre le pire: les scènes dévoilant les l’origine de la malédiction sont réalisés comme un « Walker, Texas Ranger », avec mauvais effets clipesques en prime. Le meurtre à l’origine de la malédiction fait partie de mon top 2010 des scènes à la ramasse. Entre « l’acteur » choisi pour incarner le boyfriend, son décès nawakesque et la mise en scène clipesque qui suit, le film ruine en quelques minutes tout le potentiel tragique de la malédiction. Pour ne rien arranger, Satan est incarné par Trace Adkins, star de country nationale et sosie de Rob Zombie en version animateur des alcooliques anonymes.

Puis ensuite, étrangement, le film s’améliore. Malgré toute la cohorte de clichés et de références dégurgités à la minute, la production globale du film est d’une qualité relativement élevée comparée au standard du Direct To Dvd et ce « Trailer Park Of Terror » se révèle plutôt fun à regarder.  Niveau gore, les effets sont nombreux et parfois bien craspecs quand il s’agit par exemple de faire frire l’un des jeunes comme un poulet KFC. Très peu de CGI (d’ailleurs ici souvent foireux) et beaucoup d’effets live pour des scènes assez inventives. Mais l’intrigue se résume rapidement à enchainer les sévices, cela au détriment de la moindre tension. Hormis quelques scènes, il n’y a finalement pas beaucoup de terreur dans ce Trailer Park infernal.

Même si les acteurs interprétant les victimes ne sont pas gâtés par le scénario – on a de tout, de la goth nymphomane à la petite grosse toxicomane – le casting est décent avec mention spéciale pour la reine zombie. L’apparition progressive des redneck dézingués dans le premier quart d’heure et dévoilés par la suite en version zombie relance régulièrement l’intérêt du film. Ici, tout comme chez Zombie, c’est les monstres qui prennent plus d’épaisseur, cela ici via quelques flashbacks glauquissimes évoquant leurs vies antérieures.

S’achevant de manière aussi abrupte que bancal, ce “Trailer Park Of Terror” est sympa sans aller très loin. Pour être un peu moins oubliable, il aurait fallu un minimum de matière concernant less victimes. Le film vise plus le gore fun avec ses costumes de zombies sortis d’une fête d’Halloween.  Si l’on reprend la comparaison avec Rob Zombie, là où ce dernier foutait vraiment une grosse claque au genre, même maladroitement, Steven Goldmann arrive avec son « Trailer Park Of Terror » tout juste au niveau d’un bon épisode des « Contes de la Crypte », l’efficacité du format court en moins.

Par Alex B

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