Découvert au dernier festival de Gérardmer, The Troll Hunter est un excellent petit film fantastique à recommander à tous fans de films de genre un peu décalé.
Révélation : le gouvernement norvégien cacherait depuis des décennies aux yeux du grand public l’existence d’une population secrète de trolls planquée dans les zones les plus au nord du pays. Tu t’interrogeais sur l’utilité de ces lignes haute tension dans des zones aussi reculées ? Elles servent en fait de clôtures électriques pour empêcher ces créatures parfois gigantesques de s’échapper. Dans The Troll Hunter, ces références satiriques au gouvernement norvégien sont propices à quelques gags et lignes de dialogues bien senties comme ce chasseur de troll acceptant au bout du compte d’être suivi par les reporters en herbe sous prétexte que son dur labeur n’est pas assez bien payé et n’amène aucun avantage type congé payé ou prime de fin d’année…
Sur le mode du faux documentaire, le film suit une équipe d’étudiants en fac de journalisme partie sur les traces d’un chasseur d’ours qui se révèle finalement traquer des bestioles toutes droit sorties du bestiaire norvégien le plus folklorique. Après une exposition des personnages plutôt longue, le film rentre dans le vif du sujet dès la trentième minute avec une séquence nocturne montrant un Troll émerger des feuillages tel le T-Rex de Jurassic Park. L’influence de Spielberg est bien visible et a même été confirmée par le réalisateur, André Øvredal ayant visiblement beaucoup travaillé à la crédibilité de ses créatures et cela notamment dans les ambiances annonçant leurs arrivées, tout comme Stevie le faisait pour son requin blanc ou ses dinosaures.
A la différence d’un Blair Witch Project où le faux documentaire et son pseudo réalisme sont censés excuser une absence quasi-totale d’actions et de créatures à l’écran, The Troll Hunter prend le contre pied total et se révèle généreux en séquences mouvementées et fortes en SFX. Même si l’ouverture et la présentation des personnages se révèle un peu longuette, mais nécessaire, l’attente se voit récompensée par de longues séquences de traque culminant sur un final aussi impressionnant qu’épique. Car The Troll Hunter assure des effets spéciaux de bonne qualité et les trolls, malgré leur look « gros nez, grandes oreilles » digne d’un livre pour petit viking, sont étonnamment crédibles à l’écran.
Dommage que le film ne renforce pas un peu plus son intrigue et s’éparpille dans une description de la routine du chasseur de troll un peu trop riche en détails anecdotiques. Cela au détriment d’un final qui, pas assez bien amené, paraît un peu trop abrupt et téléphoné. Malgré cela, avec son humour, sa réalisation de bonne facture – parfois à la limite de la crédibilité avec ses quelques champs/contrechamps alors qu’il ne devrait y avoir qu’une seule caméra – le film est à découvrir au plus vite. Tout fan de fantastique devrait soutenir ce cinéma nordique original et créatif. A la manière d’un Rare Exports, ces métrages insufflent un peu d’air frais dans un genre qui à force de remakes, suites ou hommages foireux, commence à sentir sérieusement le renfermé.
Critique par Alex B