Je me suis un peu sentie obligée d’aller voir Twilight 2 au cinéma pour me faire une opinion, car le premier épisode ( sorti en Janvier ) m’avait laissé de marbre. C’est dans un contexte un peu plus propice que je suis allée voir celui-ci : toujours des adolescentes dans la salles, mais pas suffisamment pour que ça soir trop désagréable.
J’ai d’abord eu un étrange sentiment : celui de regarde en fait une série, ou plutôt la saison 2 d’une série pour adolescentes. Et la saga en aurait surement gagné en crédibilité et en profondeur. Bon l’histoire est pleine de bons sentiments : Bella se fait larguer à la suite d’une soirée chez ses amis vampires qui a viré au cauchemar après que Bella se fut malencontreusement coupé un doigt, Edward rompt donc avec elle pour la protéger de ses instincts prédateurs, et disparaît de sa vie. Ca ne vous dit rien ? Un vampire qui rompt avec sa bien aimé pare qu’il sait qu’il lui fea un jour du mal ?? Buffy ? Gagné ! Et entre nous, la scène de rupture est beaucoup plus réussie dans la série de Josh Whedon ” Je peux plus respirer Willow !! ” alors que dans Twilight, aucune émotion particulière ne transparaît. Et c’est bien le problème de ce film, c’est tellement mielleux et cliché que les émotions censées nous arriver ne sont finalement que de la lassitude et du cynisme. La faute à une interprétation qui n’est pas à la hauteur : le Vampire est toujours aussi risible, Bella a la même expression pendant tout le film, y’a que ses fringues qui changent, le loup-garou qui carbure aux stéroïdes est le seul à être à peu près crédible ( et encore ! ).
La dépression de la jeune fille est très mal gérée, elle m’a davantage fait penser à une junkie en manque de coke qu’a un coeur brisé, là encore, on constate le manque de finesse. Du côté de la réalisation, c’est guère mieux : Chris Weitz prend ici le relais avec une volonté de donner un nouveau souffle au film. On remarque une photographie légèrement différente. Il ose en effet de mouvements de caméra peu subtils et d’effets fantômatiques du plus mauvais effet. Le reste du temps, le réalisateur use et abuse de plans serrés sur les visages pour intensifier la soi-disant émotion. Mais des dialogues parfois risibles sonnent le glas de la crédibilité de certaines scènes. Que dire des “scènes d’action” avec les vampires où le réalisateur multiplie les ralentis et les accélérations à la Matrix pour nous suggérer la rapidité. Mouais. Les scène avec les loups-garous sont meilleures même si les images se synthèses se remarquent trop.
Encore une fois, toute la mythologie cinématographique des vampires et des loups-garous est balayée : rien n’est creusé sur l’histoire des clans par exemple, juste un prétexte à une morale un peu puante sur la tentation d’une jeune fille qui est tentée par le loup-garou, virilité et vie par excellence, aussi bien que par le monstre de la nuit, le vampire. Entre la figure tourmentée et l’assurance héroïque, son coeur balance.
L’autre problème du film c’est qu’on a le sentiment que rien ne s’y passe : l’intrigue de Stephenie Meyer, beaucoup trop pauvre en rebondissements pour susciter un réel intérêt, se dilue laborieusement au fil d’un récit qui en fait des tonnes et qui est bien trop lent. En résumé, j’ai éprouvé plus de plaisir en regardant les feux de l’amour ( si si !! )