Two Eyes Staring suit les pas de Lisa, jeune fille déménageant avec ses parents dans un vieux manoir belge dont sa mère a hérité. Isolée, malheureuse, elle y fait de troublantes découvertes et entrevoit une autre fille qu’elle semble être la seule à pouvoir voir.
En raison de certains visuels mis en avant par le marketing du film, j’imaginais un peu voir une réponse néerlandaise au genre « film de fantôme japonais ». La revenante de ce Two Eyes Staring avait l’air bien plus crade, en pleine putréfaction, de quoi attendre des apparitions glauques et flippantes. Une attente quelque peu déçue à la vision du film : l’angoisse est light comme un « Chair de poule » et le spectre fait figure de compagnon pour la jeune fille perturbée, lui livrant au passage des indices sur le passé de sa mère. Des clés bien dissimulées et censées révéler le triste sort subi par une mystérieuse sœur jumelle.
Sur une réalisation quelque peu classique, parfois un peu maladroite sur certains effets vidéos un peu systématiques, le film s’embarque dans un premier temps sur les sentiers balisés du genre « gothique », avec son surnaturel servant de prétexte à déterrer quelques cadavres bien planqués et donner, dans une dernière partie, un éclairage bien plus sombre sur certains personnages. A ce titre, la mère est caractérisée pendant tout le métrage de manière très sévère : carriériste, égoïste, détachée de sa famille, alcoolique… Un portrait manipulateur qui se révélera servir parfaitement un twist subtil. Un renversement des enjeux intervenant dans le dernier quart d’heure, cela après une courte bifurcation vers le genre “film de possession”, et enfonçant le film dans des ténèbres d’autant plus glauques que le film aura probablement réussi à ce que le spectateur consente à une partie des évènements tragiques lui précédant.
Un scénario habile donc, faisant le lien entre paranormal et drame familial de manière très originale, mais malheureusement plombé par une mise en scène et un rythme vraiment trop pépère. Aux dernières nouvelles, un remake américain serait déjà sur les rails avec Charlize Theron au casting et Scott Derrickson (« L’exorcisme d’Emilie Rose » et, attention, «Le jour où la terre s’arrêta ») à la réalisation.
Critique par Alex B
Suivre @AlexSleepless