Vermines

Vermines (2023)

1 h 43 min | Horreur | 27 décembre 2023
Note
8/10
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Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble vont devoir survivre.

L’année 2023 a été particulière pour le cinéma de genre français. Après le décevant “Acide”, le surprenant “Règne Animal” et le très maladroit “Gueules Noires”, l’année s’achève en beauté avec “Vermines”. Le pitch est simple : un immeuble envahi d’araignées. Les films d’horreur sur les insectes sont nombreux mais souvent très série B voir Z, Sebastien Vaniček ne s’éloigne pas des influences de serie B mais offre un spectacle d’une qualité plus que remarquable.

Écriture soignée, personnages caractérisés, acteurs impliqués, visuel fort et musiques qualitatives, peu de choses sont laissées au hasard dans Vermines.

Le plus gros point fort du film est son identité et sa générosité visuelle. On y trouve un nombre incalculable d’araignées qui n’ont jamais été aussi bien filmées. Ca grouille, ça court, ça se faufile, un vrai cauchemar pour les arachnophobes. Outre la générosité horrifique, le réalisateur Sébastien Vanicek travaille remarquablement bien la lumière et l’obscurité. On sent des influences directes d’Alien de Ridley Scott : employer l’ombre pour susciter la peur d’un ennemi souvent invisible, utiliser les lumières quotidiennes souvent parasites (sorties de secours, lampes de poche, lueurs du soir etc.) pour éclairer les scènes effrayantes. On peut donc souligner une créativité artistique forte de la part du réalisateur.

Image du film "Vermines"

© 2023 My Box Films − Tous droits réservés.

2023 a déjà eu son survival en huis clos dans un immeuble de banlieue : le catastrophique “La Tour”. Vermines évite toutes les erreurs de ce film décevant. Notamment ses personnages, aucun n’est laissé de côté, ils sont tous incroyablement crédibles et caractérisés avec soin. Cette vraisemblance des personnages est portée par le travail d’équipe remarquable des acteurs, on sent une énergie commune forte qui permet de voir le groupe comme une entité. Les personnages sont souvent filmés de près, avec parfois une caméra tremblante qui rend l’expérience très immersive, on est avec eux du début à la fin.

Depuis quelques années, l’Elevated horror est en pleine expansion. On s’attend donc à ce qu’un film de genre tourné en banlieue devienne un film social. C’est le cas pour Vermines, mais pas tant que cela. Le propos majeur du film reste les araignées. On a enfin un film d’horreur qui s’assume tel quel ce qui devient rare dans le cinéma de genre de qualité. Bien entendu, la métaphore sociale n’est jamais loin, le film se questionne sur qui sont les vraies vermines pour cette société de plus en plus clivée et comment les gouvernements (ou la police) perçoit les banlieues.

Image du film "Vermines"

© 2023 My Box Films − Tous droits réservés.

Le choix des musiques ancre encore plus le récit dans le réel. La musique urbaine est très présente et encadre le film (Laylow en ouverture et Hamza pour le générique), un choix audacieux qui aidera beaucoup de jeunes à se reconnaître dans la direction artistique du film.

Bien-sûr, comme tout bon film, Vermines n’est pas parfait. L’escalade de dangerosité et la taille des araignées est poussée au paroxysme et peut laisser un gout de parodie. Mais on en revient à la série B assumée par le film. On peut y voir un exercice propre au film d’exploitation ou une facilité d’écriture décevante. Cependant, difficile de ne pas pardonner à Vermines cette exagération tant l’ensemble du film est convaincant.

On ne peut que se réjouir que Vermines existe, on espère que ses débuts réussis en salle permettront au cinéma français de produire d’autres bijoux de ce genre.

 

Joanny Combey

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