What We Do in the Shadows (2014)

Des found-footage, des documenteurs, des films de vampires, en ce moment on en voit défiler beaucoup, vraiment beaucoup. Alors quand un film mélange tous ces genres et le fait de la plus belle des manières, il faut le signaler ! C’est le cas de What We Do in the Shadows, petite surprise néo-zélandaise réalisée par Jemaine Clement & Taika Waititi qui figurent également au casting. Ce documenteur comique sous forme de reportage suit une colocation composée de quatre vampires : Viago (379 ans), Deacon (183 ans), Vladislav (862 ans) et Petyr (8000 ans), de nos jours, à Wellington. Un propos de base assez classique mais plutôt alléchant.

Commençons par le réel point fort du film qui le démarque de tous ses semblables, à savoir les personnages. On prend le temps de découvrir chacun des quatre personnages, leurs objectifs respectifs, leur passé, leurs transformations… Avant même le générique d’introduction (génial soit dit en passant), on aime ces vampires un peu loufoques, on les comprend, et on veut les voir évoluer. Autrement dit, le film est captivant dès ses premières minutes. On est face à un panel de personnages complètement différents les uns des autres, ce qui laisse présager de gros fous rires dans cette colocation plutôt atypique. De plus, toutes les caractéristiques des vampires y passent, sans aucune exception. Chaque idée est parodiée ou ridiculisée intelligemment et toujours dans un grand respect de la mythologie à l’image de la décoration de la maison par exemple. Ce qui amène du peps au film, c’est l’arrivée de deux nouveaux personnages dans la colocation. Nick, récemment transformé par l’effrayant Petyr (au design clairement inspiré de Nosferatu) et son meilleur ami Stu, qui lui est encore un humain. Ils vont apporter une fraîcheur certaine à cette bande de vampires un peu rouillée, qui permet quelques gags très drôles.

Malgré le style du faux reportage et un humour fracassant du début à la fin, le film n’oublie pas qu’il traite de créatures aux horribles rituels et se permet des scènes assez angoissantes (mention à la poursuite à travers la maison pour un bon repas apporté par Jackie, disciple de Deacon et encore un excellent personnage). C’est ici qu’on peut faire le lien avec tous les films horrifiques façon found-footage. En effet, même si une bonne partie du film est très propre visuellement et toujours en forme de reportage, les scènes qui se veulent plus horrifiques sont directement inspirées du style found-footage, et c’est diablement efficace !

Enfin, nous aimerions revenir rapidement sur un point fondamental du film car c’est grâce à lui qu’on ne s’ennuie pas et que le rythme reste constant : le montage. En effet, celui-ci alterne parfaitement interviews, scènes de vie quotidienne et images d’archives. Ces dernières sont souvent sous forme de documents (comme l’image ci-dessus) et toujours là pour servir le propos du film ou de la scène en question. C’est redoutablement efficace et il est difficile de décrocher avant la fin.

Pour conclure, un petit bémol, la fin du film arrive très rapidement et est légèrement décevante par rapport au reste du métrage. Cela dit, ce final ne retire en rien toutes les qualités de l’ensemble, on passe un merveilleux moment avec tous ces personnages plus attachants les uns que les autres, dans ce montage presque parfait. On aurait presque envie d’aller vivre au sein de cette colocation quelques siècles à partager des petits verres de sang bien frais !