Tout petit budget, énergie quelque peu anarchiste, ce premier long-métrage australien est une œuvre guerrière, un film de zombies apocalyptique et couillu, sans fioritures, qui convoque l’Esprit de Mad Max. L’introduction, radicale, sous forme de flash-forward brutal, donne le ton ! Wyrmwood : Road of the dead sera punk dans son parti-pris No future et nous assistons presque d’emblée à la destruction de l’ordre social par le biais d’une famille pour plonger dans le chaos.
Les deux intrigues principales, correspondant aux deux héros, un frère et une sœur n’ayant pas froid aux yeux, sont menées en parallèle, jusqu’à se rejoindre pour la séquence finale. Elles sont efficacement menées, et nous tiennent en haleine, le rythme donné est parfait pour l’objectif agressif et l’ambiance pragmatiques visés. Nulle musique ne vient inutilement embellir ou dramatiser le propos.
Visuellement très basique et assez froid, Road of the dead bénéficie d’idées et de personnages originaux assez bien vus et relativement bien amenés dont un personnage déjanté de savant fou ! A noter que le film fait preuve d’un certain humour qui permet de relâcher la pression, d’éviter une trop grande linéarité et de passer du premier au second degré de manière habile. Le personnage burlesque de Bennie, joué par le vraiment rigolo Leon Burchill, ajoute aussi un charme insolite, presque poétique, à ce jeu de massacre et contredit le ton cru général.
Malheureusement Kiah Roache-Turner va trop loin, ou pas assez, dans l’esprit punk qu’il affectionne, un peu trop à l’arrache parfois et en même temps sérieux, un minimum soigné, ce qui donne une impression de maladresse et donc d’invraisemblance à des moments clés. Le plaisir que l’on prend à ce spectacle trash jouissif en est un peu dénaturé, même si globalement, on s’éclate.
Pour les amateurs du genre, un bon petit film de zombies à regarder entre potes, une bière à la main.
Pas de sortie en salles, DVD le 17/11/15
Critique par Marie T.