Sur une île, un groupe de scientifiques échoue à guérir la fille d’un puissant prêtre vaudou. Ivre de rage, celui-ci ouvre les portes de l’enfer pour venger la mort de son enfant. Alors qu’une horde de zombies avides de chair et de viscères provoque un carnage sur l’île, une petite fille de 4 ans s’échappe miraculeusement. Vingt ans plus tard, elle revient sur l’île de la mort avec une poignée de mercenaires surarmés.
Ah là là, que dire de Zombie 4, si ce n’est qu’il n’a pas plus de rapport avec Zombi 3 que Zombi 3 n’en avait déjà avec Zombi 2 qui lui-même n’en avait pas le moindre avec Zombie ? Initialement intitulé After Death, le film fut renommé Zombie 4 – After Death afin de s’accaparer un peu du succès de Zombie de George A. Romero et Zombi 2 de Lucio Fulci… Tentative complètement vaine, il faut bien l’avouer. Clyde Anderson, alias Claudio Fragasso, le scénariste à la plume fracassante et complice des méfaits cinématographiques de Bruno Mattei, décide de recycler l’histoire qu’il avait lui-même écrite pour Zombi 3, et qui était déjà d’une originalité à pleurer, mais aussi d’enrôler avec lui une bonne partie du casting pour une nouvelle aventure palpitante. Il faut dire que les deux films sont sortis la même année… Après un générique minable et atrocement flou, l’expérience commence… Préparez-vous à souffrir !
Eh oui, les zombies de ce film crachent du goudron.
Commençons par le meilleur, les personnages ! Ceux-ci semblent tout droit sortis de, euh… D’un film de Mattei, et font étalage de leur charisme fou sans états d’âme : entre le scientifique pseudo-beau gosse (“l’acteur” porno-gay Jeff Stryker) qui semble à tout moment sur le point de se lancer dans une chorégraphie torride des 2Be3, avec sa chemise grande ouverte laissant entrevoir son torse épilé aux pectoraux saillants ; son pote le deuxième scientifique à Ray Ban (Massimo Vanni de Zombi 3) aussi crédible que Chuck Norris en soubrette ; les mercenaires tarés de la gâchette complètement cons avec leurs grands discours philosophiques à deux balles, dont l’un semble vouer une passion sans bornes à Freddy Mercury, avec la même moustache et tout ; la blondasse aussi expressive que Megan Fox après sa cure de Botox qui nous fait subir sans vergogne ses réminiscences inopinées d’un vide intersidéral ; on ne sait vraiment plus où donner de la tête… Affublés de comportements illogiques au possible (un mec, après avoir coursé un homme – en réalité un zombie-fugueur – et lui avoir défoncé la gueule sans raison : « J’ai été attaqué… C’était un lépreux. »), les personnages sont tous aussi honteusement interprétés et doublés les uns que les autres. Et comme l’histoire est calquée à 90% sur celle de Zombi 3, les personnages se retrouvent encore à se réfugier dans un hôpital désert – et non plus un hôtel – et à s’armer jusqu’aux dents alors qu’ils ont simplement rencontré un « lépreux » avec un peu de répondant… Menace inexistante mais ils sont tous en panique comme s’ils avaient vu la Vierge, non, vraiment, on est au fond du fond niveau scénario.
OMFG !!
Quant aux zombies, eh bien, ils sont absolument inutiles. C’est simple, ils font constamment du surplace, quand ils ne restent pas complètement immobiles ; ont une fâcheuse tendance à la fugue (avez-vous déjà vu… un zombie s’enfuir ??) ; préfèrent flinguer leurs victimes plutôt que de les dévorer ; parlent pour ne rien dire ; bref, ils ne servent strictement à rien et font même pitié à voir. Le pire reste sans aucun doute ce liquide noirâtre qui s’écoule incessamment de la bouche de CHAQUE zombie ayant le privilège d’être filmé en gros plan (même en plan moyen… tout le temps, en fait). Les combats entre morts et vivants sont mous à en crever et les effets spéciaux vraiment très très moches voire à la limite du ridicule… Il n’y a que la bande-son rock, en somme, qui ne soit pas pitoyable avec son thème principal « Living After Death » d’Al Festa. Disons que ça passe bien, mais bon, c’est quand même très loin d’être grandiose, faut pas déconner non plus, ça reste un film de Claudio Fragasso ! Niveau image, le rendu est au moins aussi impressionnant qu’un film de vacances de mon grand-père… Heureusement qu’il y a les décors naturels des Philippines (toujours les Philippines…) pour nous épargner les horribles cartons-pâtes des studios italiens. Au moins ça…
I want to break free-ee…
Zombi 4 – After Death n’est donc rien d’autre qu’un énième nanar opportuniste sans aucun intérêt, un film fauché réalisé par un pauvre type sans talent qui malgré tous ses efforts ne parvient pas à se hisser au niveau « d’excellence » d’un Bruno Mattei… Quitte à vous mutiler les yeux et les oreilles, préférez-lui L’Ile Des Morts-Vivants, lui au moins vous fera rire.
Par Emmanuelle Ignacchiti