Brown, un ornithologue, découvre que sa femme le trompe. Fou furieux, il la tue, ainsi que son amant et ses beaux-parents, épargnant uniquement son fils. Dans sa fureur, il tue également un aigle mais, avant qu’il ne puisse s’enfuir, un second aigle parvient à lui crever les yeux. Vingt ans plus tard, Steve Porter, un jeune ornithologue, part avec quelques étudiants à la recherche d’oiseaux rares. Une horrible découverte les attend…
Avant de commencer, une question essentielle me brûle les lèvres : pourquoi diable ce Zombie 5 a-t-il été produit un an avant Zombie 4, qui lui-même avait été produit la même année que Zombi 3 ? Qu’est-ce que c’est encore que ces conneries ?! En fait, j’ai la réponse : malgré leurs titres étrangement ressemblants, Zombi 2 et 3 et Zombie 4 et 5 n’ont strictement aucun rapport entre eux si ce n’est le désir de tenter, encore et toujours, de piéger les pauvres types qui en seraient encore à croire qu’il s’agit là de vraies suites officielles du Zombie de George A. Romero…
Une scène éprouvante de violence…
La jaquette du dvd français annonce : « Un étonnant film fantastique dont le titre original – Killing Birds – est bien plus significatif que son titre français. Car ici, ce sont bien des oiseaux assoiffés de sang qui sèment la terreur »… Oui, car il faut préciser qu’en France, le film est connu sous le titre L’Attaque des Morts Vivants… Quoi qu’il en soit, que vous vous soyez procuré ce film dans l’espoir complètement fou de voir un paquet de zombies faire un carnage dans la ville (ben ouais, L’Attaque des Morts-Vivants) ou des oiseaux siphonnés crever des yeux à toute berzingue et « semer la terreur » (ben ouais, Killing Birds), vous vous êtes plantés car les morts-vivants en question sont en réalité deux macchabées complètement paumés (et pas un de plus) qui n’apparaissent qu’après plus de 50 minutes de film ; et s’il y a bien des oiseaux, je suis désolée de vous apprendre qu’ils sont aussi « assoiffés de sang » que le canari de ma grand-mère. Et ouais, c’est la vie…
Oh, surprise ! Le mur était en papier !!!
Ce film est donc le cinquième et dernier volet d’une série qui n’en est pas vraiment une… Et cette fois-ci, pour le fun, c’est Claude Milliken alias Claudio Lattanzi qui s’y colle, aidé par un certain Joe d’Amato, réalisateur porno-opportuniste et extra-prolifique aussi connu sous les noms de Chang Lee Sun et Sarah Asproon (!) et à qui l’on doit entre autres le bien-nommé Erotic Night Of The Living Dead. Toujours à l’affût de quelque trouvaille pouvant servir ses intérêts, d’Amato n’a pas son pareil pour piquer les idées des autres et les ajuster à sa sauce (comprenez : en y rajoutant du cul ou de l’horreur craspecs, quand il ne mélange pas carrément les deux), suffit de jeter un œil à sa filmographie pour comprendre exactement de quoi le mec est capable (Emmanuelle et les Derniers Cannibales, par exemple). Sachant cela, on peut affirmer sans craindre de se tromper qu’il y est allé plutôt soft pour Zombie 5… Pour tout dire, le film est en réalité d’une niaiserie à gerber avec sa musique gnangnan digne des pires soap operas de la création (genre Les Feux de l’Amour) et ses plans rapprochés sur de jeunes ados horriblement ringards qui se regardent dans le blanc des yeux le cœur battant et le sourire coquin aux lèvres. Mais venons-en plutôt aux faits…
Après une scène d’introduction absolument insoutenable (une des plus minables qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à présent, je crois), nous suivons donc une « bande de jeunes » étudiants en ornithologie dont les relations interpersonnelles sont au moins aussi palpitantes qu’un épisode d’Hélène et les garçons. Alors, il y a Steve, le « bôgosse » un peu lent à la détente à l’air complètement ahuri ; son ex Anne, le stéréotype de la journaliste-casse-couilles de service mais dont le champ d’action ne dépasse pas les murs de la fac ; sa nouvelle copine Jennifer, blonde conne à lunettes qui parle pour ne rien dire (« T’es vraiment qu’une salope, ah non j’le pensais pas mais tu sais je suis une scien-ti-fiiique… »), et bien d’autres encore qui ne méritent pas même que je prenne le temps de les citer. Tout ce beau petit monde se retrouve donc à faire ce que l’on devine être des recherches ornithologiques mais qui se résument plutôt à errer sans but dans des prairies bucoliques ou une maison abandonnée dans l’attente de… Mais de quoi au juste ?? Car tel est bien le drame du film : jusqu’à la fin, on ne sait absolument pas ce qu’ils étaient venus foutre dans le coin. Ils sont venus rencontrer un sosie de Gilbert Montagné qui prend son pied à ouvrir la Porte des Ténèbres entre deux écoutes d’enregistrements d’oiseaux pervers… et puis quoi ? Et puis rien. Le scénario est incohérent au possible et l’on a tôt fait de baisser les bras quant à tenter de saisir la logique des évènements. Mais ce n’est pas le pire…
Après presque une heure de dialogues merdiques et de musiques tout droit sorties de Belle et Sébastien, le premier zombie daigne enfin faire son apparition. Apparition plutôt pas mal comparée au reste, mais l’effet est dû pour 90% à l’arrivée du thème musical qui se décide enfin à changer du tout au tout pour prendre des allures un peu plus angoissantes et rock n’roll. Un truc marrant, c’est que même en étant à six contre un – deux au pis allez – les personnages se démerdent à chaque fois de prendre leurs jambes à leurs cous et de laisser crever leurs copains qui se font massacrer de bien curieuses façons… Alors la suite, c’est toujours la même chose : les acteurs sont trempés de la tête aux pieds comme s’ils avaient reçu un seau d’eau sur la gueule et gigotent dans tous les sens de manière absolument ridicule pour bien qu’on comprenne qu’ils sont paniqués ; se barricadent à la hâte pour se débarricader la minute d’après ; tentent de s’enfuir sans grand succès ; bref, ils font tout et n’importe quoi face au danger – surtout n’importe quoi – mais rien de bien intéressant.
“Je viens en paix…”
Mais de quel danger parle-t-on ? Les deux seuls morts-vivants du film ont la vigueur d’un octogénaire paraplégique ; les oiseaux font tapisserie jusqu’à ce qu’ils se décident enfin à attaquer, lors de la dernière minute du film, une seule personne, en hors-champ ; l’ornithologue aveugle ne sert strictement à rien si ce n’est à nous balancer deux-trois explications foireuses sur l’apparition des morts-vivants… En gros il ne se passe rien dans ce film, et les personnages voudraient nous faire croire qu’ils sont au bord de l’Apocalypse… Ben franchement c’est raté, les gars.
Le mauvais œil…
Zombie 5 – Killing Birds, L’Attaque des Morts-Vivants, que de fausse pub pour un film-poubelle qui se contente juste de brasser les pires codes des séries teenagers des années 80… Un conseil : si cette erreur de série B vous fait de l’œil dans les bacs de dvd à 2 euros, détournez votre regard et fuyez, loin…
Par Emmanuelle Ignacchiti