Quand Hollywood veut faire un remake sans trop y mettre d’argent ni d’enjeux, ça se transforme en série TV puisque le format a le vent en poupe dernièrement. Quand les créateurs n’y croient pas trop, ils font une mini-série. C’est ce qui s’est passé avec Rosemary’s Baby, le film culte de Roman Polanski, qu’on a ressorti des placards pour lui offrir une nouvelle version 2014. Celle-ci a été diffusée sur NBC au mois de mai sous la forme de deux épisodes d’1h30 chacun.
En 2014, l’action se situe à Paris et reprend l’histoire de base : une jeune femme enceinte suspecte ses voisins, riches, généreux mais inquiétants, d’en vouloir à son futur bébé. Faisons donc connaissance avec cette nouvelle monture : Rosemary et son époux Guy, new-yorkais sans le sou mais amoureux fous, sont accueillis dans un luxueux immeuble parisien par leurs nouveaux amis, les Castevet. Et tout leur sourit : Guy décroche une place en or à la Sorbonne, où il donne des cours, il vend un roman qu’il peinait à écrire jusqu’ici… Surtout, Rosemary tombe enceinte. Quand elle découvre que les locataires précédents ont connu un sombre destin, la jeune femme s’inquiète, puis devient peu à peu paranoïaque, au fur et à mesure que les morts s’accumulent autour de son couple. A moins que l’immeuble des Castevet ne soit vraiment maudit et que ses occupants ne soient des suppôts de Satan.
Premièrement : le casting. Il fallait une personnalité forte pour succéder à Mia Farrow qui avait laissé son empreinte indélébile sur le film. C’est Zoe Saldana qui a été choisie pour enfanter le bébé maléfique, un physique et une personnalité qui s’éloignent pas mal de la Rosemary Whoodhouse telle qu’on la connait. Une bonne idée. Carole Bouquet est aussi remarquable dans ce rôle de femme classe mais effrayante.
Ensuite, l’histoire : la transposition des aventures dans cette nouvelles version est plus moderne, mais aussi un peu trop simplifiée. Les enjeux et les sous textes étant un peu expédiés au profit de l’action et des rebondissements. Dommage. Le premier épisode installe pourtant l’ambiance à merveille, surtout la complexité du couple qui vit un deuil. Malheureusement, le second épisode va un peu trop vite en besogne et offre un climax un peu raté car trop bâclé.
Cette version 2014 de Rosemary’s Baby est donc à voir, pour se replonger dans cette histoire passionnante mais cette mini série ne tient pas la comparaison avec le film de Polanski. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on lui demande, ce sont deux produits différents. Un remake un peu vain mais qui a le mérite de faire découvrir le mythe à la nouvelle génération.