Ju-on fête ses vingt ans ! C’est en 2000 que le premier (télé)film sort en vidéo au Japon, sans se douter que cet opus serait le fer de lance d’une longue saga : huit films Japonais dont quatre sont sortis directement en vidéo, quatre versions americaines ( sur ces douze films, six ont été réalisés par Takashi Shimizu, visiblement peu lassé de refaire le même métrage). Aujourd’hui, la saga se décline sur Netflix avec une série nommée Ju-on Origins, qui se compose de six épisodes, d’une durée de trentre minutes maximum.
L’intrigue de Ju-on Origins s’étale sur une période de 9 ans, de 1988 à 1997 et s’intéresse à plusieurs personnages ayant un lien avec la fameuse maison
maudite. Haruka, une actrice qui a perdu son futur mari après qu’il ait visité la bâtisse, Yasuo, enqueteur sur le paranormal, qui veut aider cette dernière à trouver la vérité, qui est connecté au lieu maudit bien plus qu’il ne le croit.
Enfin il y a Kiyomi, victime d’un viol au sein même de la maison, qui s’enfui
avec son bourreau après avoir assassiné sa mère, auxquelles s’ajoutent d’autres personnages secondaires qui feront plus où moins le lien entre les
protagonistes.
La saison nous informe dans les premières secondes que la série est inspiré de faits réels, la réalité étant bien plus affreuse que les films, cette manière de briser le quatrième mur permet d’entrée de jeu d’effacer Kayako et Toshio de l’univers de Ju-on, afin de repartir sur de nouvelles bases. Car ceux qui espéraient une avalanche de jump scares vont être déçus, voire rebutés. Malgré une ambiance sonore et visuelle impeccable, l’impact de l’horreur sera bien plus psychologique. En effet, Ju-on Origins remet en question l’existence même des fantômes revanchards, car ici c’est un angle réaliste qui est abordé.
En croisant les événements de la série et des faits divers bel et bien réels qui ce sont déroulés pendant la décennie qui est abordée au cours de cette saison, la question est posée : les esprits existent-t-ils ou bien est ce une allégorie de la folie humaine, celle là même qui touche un pays dont le taux de criminalité est pourtant l’un des plus bas du monde ? À ce titre, le quatrième épisode va pleinement dans ce sens. Si la série ne fait ne serait ce qu’une seconde peur, elle fait en revanche preuve d’une violence graphique percutante. La saga nous avait habitué à quelques fulgurances gores, mais toujours dans l’idée de renvoyer à la face du monde
sa nature humaine, la série va assez loin : infanticides, viol, meurtres plus ou moins violents impliquant des femmes enceintes, violences conjugales…
Aux premiers abords, Ju-on Origins n’apporte pas vraiment de valeur ajoutée à la saga, il y a peu de fantômes, les épisodes sont assez peu palpitants malgré une durée assez courte ; le dernier épisode part dans tout
les sens, et le titre un brin mensonger ( ici, on ne parle pas d’origine, mais de renouveau, en témoignent ces flashbacks loin dans le passé). La série en rebutera plus d’un , il faut cependant passer outre ces quelques défauts, pour y voir des qualités qui viennent soit avec le recul, soit après une seconde vision.